Syndrome des jambes sans repos : que se passe-t-il dans le cerveau ?
Mal renseigné, le syndrome des jambes sans repos pourrait néanmoins s'expliquer par un dysfonctionnement au niveau du cerveau. Les explications du Dr Jimmy Mohamed.
Quel est le mécanisme du cerveau rendant les jambes actives lorsque vous êtes allongé par exemple - ce que l'on appelle le syndrome des jambes sans repos ?
Figurez-vous qu'"on ne connaît pas précisément le phénomène", explique le Dr Jimmy Mohamed.
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La dopamine en cause
Cependant, une hypothèse est avancée par les scientifiques. "Dans le cerveau, on a des neurones qui transmettent des informations - ce que l'on appelle l'influx nerveux pour envoyer un messager chimique", commence par expliquer le médecin généraliste.
"Parmi ces messagers chimiques, on trouve celui de la dopamine. Il s'agit du messager chimique du mouvement". La dopamine permet de bouger, et en retour, lorsque vous bougez, "vous envoyez une information à votre cerveau disant que vous êtes en train de bouger", résume le Dr Jimmy Mohamed.
Or dans le syndrome des jambes sans repos, "on pense qu'il y a un dysfonctionnement au niveau de cette dopamine. L'information est en quelque sorte brouillée, donnant l'envie de bouger lorsque vous êtes au repos", nous éclaire le médecin.
Quels sont les symptômes ?
Une incapacité à rester immobile trop longtemps, des fourmillements ou sensations désagréables dans les jambes, un besoin irrépressible de bouger et des insomnies à répétition... sont autant de manifestations du syndrome des jambes sans repos, aussi appelé maladie de Willis-Ekbom. Les symptômes s'améliorent en cas de mouvement ou d'étirement et s'aggravent le soir et la nuit.
Le syndrome des jambes sans repos, qui se manifeste principalement la nuit, perturbe le sommeil des malades. Certains ne parviennent pas à empêcher leurs jambes de bouger et doivent se lever plusieurs fois par nuit.
Quels traitements pour soigner le syndrome des jambes sans repos ?
Il n'existe pas encore de traitement spécifique contre ce syndrome. Dans les formes légères, une bonne hygiène de vie suffit : se coucher et se lever à heures fixes, éviter les excitants, faire du stretching avant de dormir, avoir une alimentation équilibrée et pratiquer une activité physique.
Dans les formes avec un retentissement plus fort, les médecins peuvent prescrire différents médicaments. Parmi les plus utilisés, il y a des molécules qu'on utilise dans la maladie de Parkinson pour contrôler la sécrétion de dopamine, comme le pramipexole, le ropinirole ou la rotigotine en patch cutané.
Une maladie évolutive
Les médecins peuvent également prescrire des sédatifs pour faciliter le sommeil et des anti-douleurs comme la codéine quand les symptômes sont trop douloureux. Malgré ces médicaments, les manifestations ne disparaissent pas toujours complètement et il faut apprendre à vivre avec la maladie.
Et comme le syndrome des jambes sans repos est une maladie évolutive, les patients doivent être suivis régulièrement afin de vérifier que leur traitement est toujours adapté.
Des innovations technologiques commencent à être testées, telle que la neurostimulation.