Peut-on boire du café quand on a un syndrome des jambes sans repos ?
Si vous souffrez du syndrome des jambes sans repos, certains aliments sont à privilégier, d'autres à éviter. Voici lesquels.
Les mécanismes du syndrome des jambes sans repos sont encore mal connus des scientifiques et du corps médical. L'origine exacte de sa survenue, par exemple, reste indéterminée. L'une des pistes pour expliquer le développement du syndrome des jambes sans repos serait un dysfonctionnement du cerveau dans le traitement de la dopamine, la "molécule du plaisir". Le syndrome des jambes sans repos "résulterait d’une baisse du nombre de certains récepteurs à la dopamine (notamment des récepteurs D3) au niveau des synapses utilisées par nos neurones pour communiquer entre eux", précise l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).
Le cerveau interprèterait donc mal la dopamine, qui joue un rôle essentiel dans la marche et le mouvement. Résultat : le cerveau libère de la dopamine et donne l'envie de bouger, même au repos. Si la cause des jambes sans repos reste floue, ses symptômes sont en revanche bien identifiés.
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Quels sont les symptômes des jambes sans repos ?
Les personnes souffrant de la maladie de Willis-Ekbom, l'autre nom du syndrome des jambes sans repos, présentent par exemple une incapacité à rester immobile trop longtemps, des fourmillements ou des sensations désagréables dans les jambes, un besoin irrépressible de bouger et des insomnies à répétition. Ces symptômes s'améliorent en cas de mouvement ou d'étirement et s'aggravent au repos et au cours de la nuit.
Une situation handicapante pour les patients concernés, qui peut s'aggraver en fonction de leur régime alimentaire. Il existe effectivement des aliments à éviter pour atténuer les symptômes du syndrome des jambes sans repos. La Docteure Nathalie Patte-Karsenti, neurologue à l'hôpital Fondation Rothschild de Paris, liste les aliments en question.
Limiter la consommation de café
"Il vaut mieux éviter les excitants", affirme tout d'abord la spécialiste, tout en indiquant "qu'il ne faut pas être dogmatique pour tout". En effet, se faire plaisir, avec un café par exemple, reste le principal moyen "de secréter de la dopamine", précise-t-elle. la neurologue confie toutefois conseiller aux patients des règles hygiénodiététiques strictes : "limiter la consommation de café, surtout dans l'après-midi ou éviter le sport en fin de journée" par exemple. Cela risque en effet de "stimuler et de potentiellement déclencher" les symptômes du syndrome des jambes sans repos.
D'autres stimulants peuvent favoriser le syndrome des jambes sans repos. La Dre Nathalie Patte-Karsenti les liste. "Du café, du vin le soir, un repas un peu lourd ou du sport avant un sauna ou un bain chaud : ce sont des éléments qui vont probablement prédire une nuit qui ne sera pas confortable", prévient la neurologue.
Quelle alimentation en cas de syndrome des jambes sans repos ?
Hormis ces facteurs liés au mode de vie, l'alimentation a-t-elle un rôle plus central à jouer dans le développement du syndrome des jambes sans repos ? "Pas particulièrement", répond la Dre Patte-Karsenti. "S'il y a une carence en fer, je vais conseiller d'éviter le thé vert", car en boire risque de limiter encore plus son apport en fer.
Enfin, face au syndrome des jambes sans repos, une alimentation équilibrée, "sans repas trop lourd", ne pourra être que bénéfique, souligne la neurologue. Un conseil qui vaut d'ailleurs plus généralement dans la prévention de nombreuses maladies et dans l'optique d'un mode de vie plus sain.