Oeufs de Yoni, traitements du SOPK... une gynéco répond à toutes vos questions
La docteure Odile Bagot, gynécologue, répond à vos questions les plus intimes que vous n'osez pas toujours poser en consultation.

Vous souhaitez utiliser des oeufs de Yoni mais ne savez pas comment vous y prendre ? Vous vous interrogez sur les traitements du syndrome des ovaires polykystiques ou sur les traitements hormonaux de la ménopause ? La Dre Odile Bagot, gynécologue-obstétricienne, répond à toutes ces questions.
Comment utiliser des oeufs de Yoni ?
Commençons avec le périnée, et l'utilisation des oeufs de Yoni pour le rééduquer. Les oeufs de Yoni sont des boules en pierre à placer dans le vagin. Le poids exercé sur le périnée entraîne une contraction réflexe pour retenir ces boules, qui permet de remuscler son périnée et de diminuer les fuites urinaires. Sachez qu’il existe aussi des versions "plus médicales", comme les boules de Kegel, vendues en pharmacie ou sur Internet. Elles sont davantage adaptées à l’anatomie du vagin, les exercices proposés sont progressifs en durée et en poids.
Les boules de Kegel ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale mais certaines complémentaires santé peuvent les prendre en charge. Si ces exercices ne suffit pas à rééduquer votre périnée, vous pouvez vous adresser à un·e professionnel·le de santé pour une rééducation plus " musclée", manuelle, par électrostimulation avec ou sans biofeedback ou de la chirurgie.
Que valent les nouveaux traitements vantés sur les réseaux pour le SOPK ?
Le SOPK, ou Syndrome des ovaires polykystiques, touche environ 15 % des femmes. Il est la cause principale d’infertilité.
Le diagnostic nécessite de présenter au moins deux signes parmi les trois suivants :
- des cycles longs voire l’absence de cycles
- des signes cliniques d’hyperandrogénie (acné, pilosité excessive...) ou biologiques avec une augmentation du taux de testostérone
- plus de 20 microkystes sur chaque ovaire à l’échographie
Environ 70 % des femmes souffrant de SOPK sont en surpoids ou en obésité car le SOPK n’est pas juste un trouble gynécologique : c’est aussi un trouble métabolique, avec une résistance à l’insuline. Et c’est justement là-dessus que les nouveaux traitements en vogue vont avoir un impact.
Ce ne sont pas des médicaments mais des compléments alimentaires à base notamment de Myo-Inositol, qui est un médiateur de l’action de l’insuline. Il existe différents produits sortis récemment.
Cette molécule agit en premier lieu sur l’insulinorésistance et donc sur le poids, mais vise aussi à réguler le cycle en rétablissant un bon équilibre hormonal, et par conséquent, en augmentant les chances de tomber enceinte.
Mais est-ce que ça fonctionne vraiment ? C'est possible de l'utiliser dès que la patiente exprime son désir de grossesse pour tenter de retrouver des cycles le plus naturellement possible. Mais pour le SOPK, c'est avant tout la perte de poids qui vraiment démontré son efficacité en termes de fertilité, de régularité des cycles et des symptômes cutanés.
En l’absence de désir de grossesse, une pilule avec une activité anti-androgénique - qui luttera contre l’acné et la pilosité et mettra les ovaires au repos - reste la solution la plus efficace et la plus économique.
Peut-on prendre un traitement hormonal de la ménopause en préménopause ?
Les traitements à la progestérone bio-identique et aux oestrogènes peuvent être prescrits pour gérer les désagréments de la ménopause.
En France, ce traitement hormonal de la ménopause (THM) n’est pas prescrit avant la ménopause confirmée, c'est-à-dire après un an complet sans règles. Au moment de la pré-ménopause s'alternent en effet des périodes sans règles et des périodes avec reprise d’une sécrétion hormonale, donc avec règles.
Si on donne le THM avant, comme ça se fait en Allemagne, certes on va soulager les symptômes des périodes sans règles mais lorsque les ovaires produiront à nouveau des hormones on s’expose à une reprise des saignements. Ils peuvent être gênants, mais ne sont pas inquiétants !