Gynéco : un suivi pour la vie
Contraception, dépistage, grossesse, avortement, ménopause... Le suivi gynéco est indispensable à différentes étapes clés de la vie. Contrairement aux idées reçues, ce suivi reste indispensable même après 55 ans.

- Comprendre l'anatomie de l'appareil génital féminin
- Suivi gynécologique : la première consultation
- Suivi gynécologique : le choix de la contraception
- La consultation gynécologique pour dépister les cancers féminins
- Suivi gynécologique : une consultation avant un projet de grossesse
- Quelle consultation pour réaliser une interruption volontaire de grossesse ? (IVG)
- Gynéco : le suivi après la ménopause
- Suivi gynécologique : les sages-femmes à la rescousse
- Suivi gynécologique : les médecins généralistes aussi
- En savoir plus

Contraception, règles douloureuses, grossesse, ménopause… Ces moments importants qui ponctuent la vie de nombreuses personnes nécessitent un suivi gynécologique. Qu'il s'agisse de douleurs intimes, d'unsuivi de grossesse, de problèmes de fertilité, ou du choix de pratiquer une interruption volontaire de grossesse, la relation qu'entretiennent les patientes avec leurs gynécologues se tisse année après année autour de leur intimité.
Comprendre l'anatomie de l'appareil génital féminin
Situé dans le bassin, l'appareil génital féminin est formé de plusieurs parties. Tout d'abord, les ovaires produisent les ovules et les hormones sexuelles (œstrogène et progestérone), qui s'activent à partir de la puberté sur ordre d'hormones sécrétées par le cerveau. Les ovaires communiquent avec deux trompes utérines qui permettent aux ovules de rejoindre la cavité que l'on appelle l'utérus. C'est à cet endroit que se développe l'embryon en cas de fécondation de l'ovule par un spermatozoïde. Cette cavité communique par un col, avec un conduit que l'on appelle le vagin qui se poursuit vers l'extérieur par la vulve, les grandes et les petites lèvres ainsi que par le clitoris.
La face interne des différentes cavités est tapissée d'une muqueuse. Au moment des règles par exemple, une partie de la muqueuse utérine qui s'est développée, est détruite. C'est ce qui provoque les saignements des règles. Des glandes assurent aussi la sécrétion de substances lubrifiantes, comme les glandes de Bartholin au niveau vaginal. L'intérieur de ces cavités renferme une flore bactérienne. Ces micro-organismes ont une activité habituellement protectrice. Ils maintiennent un environnement acide qui agit comme un bouclier protecteur. L'appareil génital féminin est assez complexe, il demande une certaine maîtrise.

Suivi gynécologique : la première consultation
Pour une jeune fille qui n’a jamais eu de rapports sexuels et en l’absence de pathologies particulières, les gynécologues peuvent se passer d’examen clinique. L’objectif de cette première consultation est de tisser un lien de confiance avec la jeune patiente, c’est un moment-clé pour que son suivi au long cours se passe ensuite le mieux possible.
Des cas particuliers nécessitent d’examiner la patiente : douleurs pelviennes, fièvre, pertes anormales ou saignements anormaux nécessitent un examen. Il est alors primordial que le professionnel de santé explique pourquoi c’est nécessaire, quel geste va être effectué et s’assure bien sûr du consentement de la patiente.
Suivi gynécologique : le choix de la contraception
Une consultation gynécologique peut-être motivée par le choix d'une contraception, qu'il s'agisse d'une première contraception, d'un changement de contraception ou de l'arrêt d'une contraception en vue d'une grossesse par exemple.
Pilule, patch, implant, stérilet (ou DIU pour dispositif intra-utérin) hormonal ou au cuivre, anneau vaginal, préservatif, vasectomie, stérilisation féminine... Il existe de nombreux moyens de contraception, féminins et masculins, adaptés à chaque situation personnelle. Parlez-en avec votre médecin ou votre gynécologue pour trouver la méthode qui vous conviendra le mieux.
Avant la consultation, n'hésitez pas à vous rendre sur le site Question Sexualité, mis en ligne par Santé Publique France. Celui-ci vous propose un questionnaire qui vous aidera à bien choisir votre contraception, selon différents critères comme vos expériences passées, vos préférences en terme de modalités de prise, vos antécédents médicaux, votre volonté d'avoir ou non des enfants ou encore vos pathologies et traitements en cours.
La consultation gynécologique pour dépister les cancers féminins
Les consultations de gynécologie permettent de dépister certains cancers. C'est le cas du cancer du col de l'utérus, du cancer de l'ovaire et du cancer du sein.
Pour le cancer du col de l'utérus, le dépistage se fait via un frottis, qui permet de détecter la présence de cellules anormales au niveau du col ou de repérer la présence de papillomavirus, aussi appelé HPV, un virus qui peut être à l’origine du cancer du col de l’utérus.
Concrètement, le professionnel de santé installe un spéculum dans le vagin et prélève ensuite quelques cellules de l’endocol, la partie la plus intérieure du col de l’utérus, à l’aide d’un écouvillon. En absence de symptômes et d'antécédents, il est recommandé de pratiquer le premier test à 25 ans, le deuxième à 26 ans, puis de 26 à 30 ans, de réaliser un test tous les trois ans. Sur cette période, le frottis consiste en un examen cytologique, pour identifier les anomalies des cellules du col de l'utérus, pré-cancéreuses ou cancéreuses.
De 30 à 65 ans, le test est effectué tous les cinq ans. Il ne s'agit plus d'un frottis classique mais d'un test HPV. Le protocole est le même, mais il recherche l'ADN des papillomavirus et non plus les anomalies cellulaires. Après 65 ans, le frottis n'est pas nécessaire si les résultats ont toujours été normaux avant cet âge. En cas d'antécédents, une surveillance rapprochée pourra être mise en place au cas par cas.
Le dépistage organisé du cancer du sein s'adresse quant à lui à toutes les femmes de 50 à 74 ans, à raison d'un examen clinique et d'une mammographie tous les deux ans. L'examen clinique peut être réalisé par votre gynécologue. Les imageries comme les mammographies, échographies ou IRM mammaire peuvent être prescrites plus tôt selon vos antécédents personnels et familiaux de cancer du sein. Discutez-en avec votre médecin.
Contrairement aux cancers du sein et du col de l'utérus, le cancer de l'ovaire ne bénéfice pas d'un dépistage organisé. Consultez votre gynécologue en cas de symptômes inhabituels comme des troubles digestifs (ballonnements, nausées, transit perturbé, perte d'appétit, douleur à l'estomac, constipation inhabituelle de plus d'un mois, une augmentation du volume abdominal, ), des saignements gynécologiques en dehors des règles, des envies fréquentes d'uriner, des douleurs dans le bas ventre voire une sensation de pesanteur, de la fatigue, ou un amaigrissement.
Suivi gynécologique : une consultation avant un projet de grossesse
Si vous avez un projet de grossesse, il est important de consulter. Celle-ci permet à la fois de retirer une éventuelle contraception comme un DIU ou un implant contraceptif, et de bénéficier des conseils à mettre en place pour faciliter la conception et le bon déroulé de la grossesse.
Ainsi, cette consultation dite préconceptionnelle est le moment de vérifier si vous bien avez été vaccinée ou si vous êtes immunisée contre des maladies infectieuses qui peuvent nuire à votre bébé à naître si vous les aviez pendant la grossesse. C'est également l'occasion de faire le point sur les médicaments à éviter. Enfin, une prescription de vitamine B9 est utile avant même le début de grossesse. Cette vitamine permet de limiter les risques de malformations foetales, comme le spina bifida.
En cas de difficultés à tomber enceinte, une consultation sera également utile. En effet, il est conseillé de consulter au bout de neuf mois d'essais infructueux avec cycle régulier, sans aucun test de grossesse positif. Il faut aussi consulter en l'absence de règles tous les mois et enfin dans le cas de deux à trois fausses couches d’affilée. Lors de la consultation, un bilan de fertilité de base des deux partenaires sera réalisé. Si les bilans sont anormaux, un parcours de procréation médicalement assistée (PMA) pourra être proposé au cas par cas.
Quelle consultation pour réaliser une interruption volontaire de grossesse ? (IVG)
Si vous êtes enceinte mais que vous ne souhaitez pas mener cette grossesse à terme, une interruption volontaire de grossesse (IVG) pourra être envisagée.
Il existe deux méthodes pour réaliser une IVG, soit de façon médicamenteuse, possible jusqu'à 7 semaines de grossesse (9 semaines d'aménorrhée, l'absence de règles), soit de façon chirurgicale jusqu'à 14 semaines de grossesse (16 semaines d'aménorrhée).
Lorsque votre décision d’avorter est prise, vous devez prendre rendez-vous avec un professionnel de santé (médecin ou sage-femme). Lors de ce premier rendez-vous, vous recevrez toutes les informations nécessaires sur l’IVG (méthodes, lieux et délais de réalisation, présentation des différents temps, des risques et effets secondaires possibles) et un dossier-guide reprenant ces différentes informations vous sera remis. Si le professionnel de santé consulté ne pratique pas lui-même l’IVG, il doit vous en informer immédiatement et vous orienter vers un professionnel qui pratique l’IVG.
Lorsque vous souhaitez réaliser une IVG un rendez-vous doit vous être proposé dans les cinq jours suivant. La durée totale du parcours dépend de la méthode choisie.
Avant l'IVG, plusieurs examens peuvent être réalisés pour confirmer la grossesse et la dater : un examen clinique, une échographie ou une prise de sang pour doser les β-hCG. Vous pouvez aussi réaliser des examens de dépistage des infections sexuellement transmissibles (IST) en cas de rapport non protégé.
Après l'IVG, des examens permettront de vérifier que l'avortement a bien fonctionné et que la grossesse est interrompu. Une nouvelle prise de sang peut être prescrite.
Gynéco : le suivi après la ménopause
Après la ménopause, beaucoup de femmes arrêtent de consulter leurs gynécologues. Pourtant, même après l'arrêt des règles, un suivi gynécologique reste primordial. Frottis, mammographie, toucher vaginal… tous ces examens doivent toujours être réalisés. Ils ont notamment pour objectif le dépistage du cancer du sein et du cancer du col de l'utérus.
Il est ainsi recommandé de réaliser une mammographie tous les deux ans jusqu'à l'âge de 75 ans. Des frottis doivent être effectués jusqu'à 65 ans pour dépister le cancer du col de l'utérus. Quant à l'échographie, elle permet de vérifier l'état de l'appareil génital notamment des ovaires. Cet examen peut être renouvelé tous les quatre ou cinq ans pour vérifier, en plus de l'examen clinique, l'absence de problématiques cancéreuses.
Suivi gynécologique : les sages-femmes à la rescousse

Quand la patiente n'a pas de difficulté particulière ou d'antécédents personnels ou familiaux, le suivi gynécologique peut être fait par une sage-femme.
Selon Zina Hebbache, sage-femme, les jeunes femmes consultent "en premier lieu soit pour un dépistage après leur entrée dans la vie affective ou autour de leur entrée dans la vie affective, soit pour leur accès à la contraception. Première contraception qui en France à l'heure actuelle, est très tournée vers la pilule. C'est à ce moment-là qu'on commence le suivi gynéco".
L'examen clinique est souvent un moment délicat pour les jeunes filles qui ont besoin de se sentir en confiance. "Pour un accès à la contraception, premier accès, l'examen gynécologique n'est pas obligatoire. Et souvent c'est ce qui rebute et qui fait un peu peur aux jeunes filles. Je leur dis clairement que l'examen gynéco n'est pas obligatoire sauf si elles le veulent ou si elles ont quelque chose de particulier à me montrer", précise Zina Hebbache.
Ces dernières années, plusieurs lois ont élargi les compétences des sages-femmes. Depuis 2016, "l'exercice de la profession de sage-femme comporte la pratique des actes nécessaires au diagnostic, à la surveillance de la grossesse et à la préparation psychoprophylactique à l'accouchement, ainsi qu'à la surveillance et à la pratique de l'accouchement et des soins postnataux en ce qui concerne la mère et l'enfant", note le Code de la santé publique.
Les sages-femmes peuvent notamment réaliser des frottis de dépistage du cancer du col de l'utérus, prescrire une contraception (contraceptifs locaux et hormonaux, intra-utérins, diaphragmes, capes, contraceptifs d’urgence et préservatifs). Elles peuvent à la fois réaliser la pose ou l'insertion, la surveillance et le retrait des différents dispositifs contraceptifs comme les diaphragmes, les stérilets (DIU) ou les implants contraceptifs.
Depuis un décret de décembre 2023, les sages-femmes peuvent réaliser des interruptions volontaires de grossesse non seulement médicamenteuses mais aussi par voie instrumentale, dans les délais et selon les modalités définies par la réglementation en vigueur. Des conditions de formations théoriques et pratiques sont prévues par la loi, rappelle le Conseil National de l'Ordre des sages-femmes.
Enfin, les sages-femmes peuvent effectuer l'examen postnatal à la condition d'adresser la femme à un médecin en cas de situation pathologique constatée. Les sages-femmes sont également autorisées à concourir aux activités d'assistance médicale à la procréation, dans des conditions fixées par décret.
Suivi gynécologique : les médecins généralistes aussi
Outre les gynécologues et les sages-femmes, les médecins généralistes peuvent également réaliser le suivi gynécologique.
Contraception, examens gynécologiques, IVG médicamenteuse ou encore échographies de contrôle, le suivi gynécologique chez un médecin généraliste est le même que chez un spécialiste.
De plus en plus de médecins généralistes se forment à la gynécologie. Il existe ainsi un DU gynécologie-obstétrique destiné aux médecins généralistes.
En savoir plus
Sur Allodocteurs.fr
· À chacune sa contraception
· Quel suivi gynéco pour les femmes homo et bisexuelles ?
· Pourquoi il ne faut pas avoir de rapport sexuel avant d'aller chez le gynécologue
· L'avortement : quels délais, quelles méthodes ?
· Âge, fréquence, auto-prélèvement : on vous dit tout sur les frottis et le test HPV
· Nouveau dépistage du cancer du sein : on vous explique à quoi vous attendre
· Qui choisir pour son suivi gynéco ?
· J’ai mes règles, est-ce que je peux aller chez le gynécologue ?
· J’ai peur du gynécologue, comment y remédier ?
Ailleurs sur le web
· Ameli.fr
· IVG.gouv.fr
· Conseil national de l'Ordre des Sages-femmes
· Question sexualité
· Santé publique France