HPV : tout savoir sur les papillomavirus
Les papillomavirus humain (HPV) sont un groupe de virus largement répandus aussi bien chez les femmes que chez les hommes, causant des verrues mais aussi de nombreux cancers.
Qu'est-ce qu'un papillomavirus ?
Les papillomavirus humains (ou HPV) sont un groupe de virus que la plupart des personnes sexuellement actives ont déjà rencontré. Si certains papillomavirus ne provoquent que des verrues bénignes, d'autres sont à l'origine de cancers. Ces HPV sont ainsi responsables de 90% des cancers du col de l’utérus. Ils sont aussi impliqués dans la survenue de cancers de l’anus, du rectum, de la vulve, du vagin, du pénis ou encore de cancers ORL (pharynx, larynx, gorge...).
Les HPV sont des virus sexuellement transmissibles. Dans 60% des cas, l'infection a lieu au début de la vie sexuelle. Après l'infection, le corps parvient le plus souvent à éliminer ce virus. Mais dans 20% des cas, l'infection persiste et après dix à vingt ans, des lésions peuvent apparaître. Selon le type du virus HPV, la cible d'attaque change.
Les lésions endommagent les cellules de la peau ou des muqueuses concernées. Lentement, ces cellules deviennent des cellules précancéreuses. Pour le col de l'utérus, 60% des lésions précoces disparaissent après traitement. Ce chiffre tombe à 32% quand les lésions détectées sont découvertes à un stade plus avancé, d'où l'importance du dépistage par frottis et par test HPV.
Autre façon de se protéger des HPV, aussi bien chez les hommes que chez les femmes : le vaccin contre le papillomavirus, disponible en France depuis 2007.
Un vaccin sûr et efficace contre les HPV
Le vaccin contre les papillomavirus, commercialisé sous le nom de Gardasil, a fait l'objet de nombreuses rumeurs en France. Il est notamment accusé d'être à l'origine de sclérose en plaques. Mais de solides preuves scientifiques ont démontré que cette idée était fausse.
Il est bien sans danger, et il est aussi très efficace : le vaccin réduit le nombre de lésions pré-cancéreuses. Effectuée avant le début de la vie sexuelle, la vaccination protège à près de 100% contre les souches de HPV couvertes par le vaccin. Effectuée après le début de la vie sexuelle, la vaccination protège moins bien, car le vaccin n'est pas efficace contre les infections antérieures.
Dans certains pays, la vaccination généralisée des jeunes filles et des jeunes garçons associée à un dépistage régulier par frottis et par test HPV a permis de quasiment éradiquer le cancer du col de l'utérus. C'est le cas de l'Australie, qui estime être capable de stopper la circulation de ces virus d’ici 10 à 20 ans.
Pourquoi vacciner aussi les garçons ?
Le vaccin contre le papillomavirus a longtemps été réservé aux jeunes filles, pour les protéger du cancer du col de l'utérus. Mais vacciner également les garçons renforce l'efficacité globale du vaccin.
En effet, le vaccin HPV ne protège pas seulement contre le cancer du col de l’utérus. Il protège aussi contre les cancers de l’anus, du pénis et les cancers ORL : des cancers mixtes voire exclusivement masculins, à l'origine de milliers de décès par an.
Ensuite, puisque le papillomavirus est un virus sexuellement transmissible, vacciner les deux sexes permet de protéger un maximum de personnes en freinant la transmission du virus.
En France, le vaccin contre le papillomavirus, le Gardasil, est désormais remboursé chez les garçons de 11 à 14 ans depuis janvier 2021. Il était déjà recommandé et remboursé depuis 2007 pour les filles de 11 à 14 ans - et en rattrapage entre 15 et 19 ans - mais aussi pour les hommes de moins de 26 ans ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes (HSH).
Traiter les lésions pré-cancéreuses
Chez les personnes à risque d'infection ou déjà infectées par un papillomavirus, un suivi régulier permet de prendre en charge les lésions avant qu'elles n'évoluent en cancer.
L'objectif est de repérer les éventuelles lésions, de réaliser un prélèvement puis une biopsie pour déterminer si les cellules sont pré-cancéreuses ou non. Avant même les résultats de l’analyse, les lésions sont supprimées. Selon la zone concernée et l'étendue des lésions, le traitement consiste soit en une chirurgie, soit en une suppression des lésions par une brûlure superficielle.
Si la brûlure supprime bien la lésion, le virus reste présent dans l'organisme. La surveillance doit donc se poursuivre car il peut générer de nouvelles lésions précancéreuses.