À quel âge faut-il faire sa première coloscopie ?

La coloscopie est un examen médical essentiel pour détecter les anomalies du côlon, comme les polypes ou les cancers colorectaux. Mais à quel moment faut-il envisager de passer cet examen ?

Mathis Thomas
Mathis Thomas
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Dépister les cancers permet de les prendre en charge plus tôt et de mieux les soigner
Dépister les cancers permet de les prendre en charge plus tôt et de mieux les soigner  —  Allo Docteurs - Newen Digital

Il y a un âge pour tout... et en particulier pour les examens médicaux. En France, les autorités sanitaires recommandent de réaliser certains examens à différents moments clés de la vie. L'un de ceux-ci peut paraître particulièrement invasif : la coloscopie. Il s'agit pourtant d'un examen crucial pour prévenir plusieurs problèmes de santé potentiellement graves, et en particulier le cancer colorectal.

Qu'est-ce que le cancer colorectal ?

Le cancer colorectal est l'un des cancers les plus diagnostiqués en France. Selon Santé publique France, il est le troisième cancer le plus fréquent chez l'homme et le deuxième chez la femme, avec un total de 47 582 nouveaux cas diagnostiqués en 2023. Il s'agit également de la deuxième cause de décès par cancer, quel que soit le sexe, faisant plus de 17 000 victimes chaque année. 

Le cancer colorectal se développe généralement à partir de polypes bénins qui, sous l'effet de divers facteurs (âge, alimentation, prédisposition génétique), peuvent évoluer lentement vers une forme maligne sur une période de 10 à 15 ans. Son dépistage précoce est crucial, car détecté à un stade initial, le taux de survie à cinq ans du cancer colorectal dépasse 90 %, contre seulement 15 % pour les cancers métastasés. 

À quel âge commencer les coloscopies ?

En France, pour les personnes sans antécédents familiaux de cancer colorectal ni symptômes particuliers, le dépistage organisé commence à partir de 50 ans. Cet âge correspond au moment où le risque de développer des lésions précancéreuses ou cancéreuses augmente significativement. 

Jusqu'à 74 ans, il est alors possible de bénéficier d'un test de dépistage par la recherche de sang dans les selles, dans le cadre du programme de dépistage organisé par les autorités sanitaires, indique la plateforme de l'Assurance maladie, Ameli.fr. Le dépistage est pris en charge par la Sécurité sociale et est proposé tous les deux ans. Si le test s'avère positif, une coloscopie est ensuite prescrite pour approfondir le diagnostic. 

Pour les individus présentant des facteurs de risque spécifiques, le calendrier est différent. Comme le souligne la Fondation pour la recherche sur le cancer (ARC), lorsqu'il existe des antécédents de cancer colorectal ou d’adénome de plus d’1 cm chez un parent du premier degré (père, mère, frère, sœur) de moins de 65 ans ou chez les deux parents quel que soit leur âge, il est recommandé de pratiquer une coloscopie tous les cinq ans dès 45 ans

Les personnes atteintes de maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) comme la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique doivent également bénéficier d'une surveillance particulière. En général, la première coloscopie est programmée 8 à 10 ans après le début des symptômes, avec des contrôles réguliers par la suite. 

En présence de symptômes évocateurs, comme des saignements rectaux, une modification récente du transit intestinal, des douleurs abdominales inexpliquées ou un amaigrissement sans cause apparente, une coloscopie doit être réalisée sans attendre, quel que soit l'âge. 

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Comment se préparer pour une coloscopie ?

Contrairement aux idées reçues, la coloscopie n'est pas douloureuse, puisqu'elle est le plus souvent réalisée sous anesthésie générale. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'une consultation avec un médecin anesthésiste est nécessaire quelques jours avant l'opération. Il faut également bien préparer son appareil digestif à la coloscopie. Le spécialiste va notamment vous demander de suivre un régime sans fibres alimentaires avant l'opération et d'éviter certains aliments, comme les légumes, les laitages ou les fruits.

Le gastro-entérologue va aussi prescrire un liquide de préparation de l’intestin pour nettoyer les intestins. "Il s’agit d’un produit à ingérer en une à deux fois, la veille et/ou quelques heures avant l’examen, selon la prescription", explique Ameli.fr. "Ce médicament très laxatif provoque rapidement une diarrhée très importante, sans douleurs abdominales."

Comment se déroule une coloscopie ?

La coloscopie consiste à observer l'intérieur du rectum, du gros intestin (côlon) et de l’extrémité finale de l’intestin grêle, comme le précise Ameli.fr. La coloscopie est réalisée par un gastro-entérologue, qui introduit un endoscope par l'anus du patient. "L'endoscope est un tube souple muni d’une petite caméra, d’une lampe et, si besoin, d'instruments chirurgicaux passant par le canal de l'endoscope."

Après avoir introduit l'endoscope, le gastro-entérologue "regarde l’intérieur du côlon et d’une partie de l'intestin grêle grâce à la caméra. Si nécessaire, il effectue des prélèvements et des soins", précise également le site de l'Assurance maladie. Le patient est ensuite conduit en salle de réveil, avant que le gastro-entérologue ne fasse le compte rendu de l'opération. Il est ensuite possible de reprendre ses activités quotidiennes dès le lendemain, sans difficultés.