Antiobiotiques : un test pour évaluer la résistance des bactéries
Consommer des antibiotiques n'est pas un geste anodin ! Au contraire, cela entraîne à terme l'apparition de bactéries résistantes. Il devient donc de plus en plus difficile de soigner les malades. Pour faire face, une équipe de l'Inserm vient de mettre au point un test rapide, qui permet justement de vérifier la résistance des bactéries aux antibiotiques et d'adapter ainsi l'antibiothérapie.
Reportage de Rudy Bancquart et Alexandre Delaval
En multipliant les messages de prévention comme "les antibiotiques, c'est pas automatique", l'Assurance-maladie avait réussi à réduire les prescriptions. Mais aujourd'hui l'Institut de Veille Sanitaire (InVS) révèle à travers plusieurs études que depuis quatre ans, médecins généralistes, hospitaliers et patients sont redevenus accros aux antibio (Source : BEH n°42-43/2012).
Cette augmentation est loin d'être expliquée pour des raisons de santé. Une des études révèlent même que les femmes, en particulier les plus jeunes, celles âgées de 15 à 34 ans, consomment davantage d'antibiotiques que les hommes. Il existe aussi une disparité régionale. C'est dans les Pays-de-Loire et en Rhône-Alpes que l'on consomme le moins d'antibiotiques et dans les régions du nord de la France, que l'on en consomme le plus.
Pourtant la surconsommation d'antibiotiques entraîne, on le sait, une résistance des bactéries aux traitements. Pour mieux soigner les patients, une équipe de l'Inserm vient de mettre au point des tests rapides, qui permettent justement de vérifier la résistance des bactéries aux antibiotiques. En 2 heures, est il désormais possible de savoir si un patient est porteur de bactéries résistantes, contre 48 heures auparavant. Cette découverte est majeure, car 25 000 malades porteurs d'infections multirésistantes meurent chaque année en Europe.
En savoir plus
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Agence nationale de sécurité du médicament (Ansm)
Dix ans d'évolution des consommations d'antibiotiques en France [2000 - 2010] - Le point.fr
- "Consommation d'antibiotiques : on doit (encore) faire mieux !", par Anne Jeanblanc, le 30 juillet 2012