Bisphénol A : ''sans danger aux niveaux actuels'' selon l'Europe
Ce rapport de l'Autorité européenne pour la sécurité des aliments (Efsa) était très attendu. Au regard des données scientifiques disponibles, l'institution invite à un abaissement drastique du seuil de sécurité pour l'exposition humaine au Bisphénol A (BPA). Mais elle insiste également sur le fait qu'aux niveaux actuels, l'exposition au BPA "ne présente pas de risque pour la santé des consommateurs de tous les groupes d'âge", y compris "les enfants à naître, les nourrissons et les adolescents".
A l'issue d'une "réévaluation complète" de cette substance, considérée comme un perturbateur endocrinien, l'Efsa préconise de diviser par douze le seuil de sécurité pour l'exposition humaine. Mais l'exposition humaine réelle à cette substance est "de trois à cinq fois inférieure" à ce nouveau "niveau sans danger", souligne le rapport.
Ce nouveau seuil, ou "dose journalière tolérable" (DJT), doit être ramenée à 4 microgrammes (mg) par kilo de masse corporelle contre 50 mg actuellement, recommande-t-elle.
Des incertitudes subsistent
L'Agence note toutefois l'existence "d'incertitudes" quant aux effets sanitaires potentiels du BPA "sur la glande mammaire ainsi que sur les systèmes reproductif, métabolique, neurocomportemental et immunitaire", et ses effets indésirables possibles à haute dose "pour les reins et le foie" humain. Le BPA "pourrait aussi avoir des effets sur la glande mammaire chez les animaux".
Ces effets, ainsi qu'une possible incidence sur le développement de cancers, notamment du sein, "sont considérés comme peu probables mais n'ont pas pu être exclus".
Les experts de l'Efsa reconnaissent également manquer de données sur l'exposition cutanée, ce qui selon l'un d'entre eux, Trine Husoy, "accroit les incertitudes entourant les estimations relatives au papier thermique et aux cosmétiques".
Mais les experts assurent avoir intégré tous ces doutes dans son évaluation de la nouvelle DJT. Des travaux en cours, dont les résultats sont attendus d'ici trois ans, doivent permettre de résoudre une partie des inconnues.
Dans un rapport intermédiaire en janvier dernier, l'Efsa se montrait plus prudente, jugeant que le BPA pouvait être nocif, même s'il présentait un risque sanitaire "faible" au vu des taux réels d'exposition.
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Banni des biberons européens depuis 2011, le bisphénol A, antioxydant et plastifiant, est notamment utilisé dans les contenants alimentaires et les tickets de caisse.