Comment prélève-t-on les empreintes génétiques ?
En avril 2014, un lycée de La Rochelle faisait l'actualité suite au prélèvement exceptionnel de l'ADN de près de 527 personnes pour tenter d'identifier l'auteur d'un viol. L'ADN du violeur a été comparé au fichier national des empreintes génétiques, le FNAEG. Dans ce fichier sont répertoriés des millions de profils génétiques de personnes mises en causes et condamnées. Cela sert à faciliter l'identification et la recherche d'auteurs d'infractions ou de personnes disparues. Comment ce fichier fonctionne-t-il ? Et comment est-il alimenté ? Explications.
L'Institut de la police scientifique à Ecully reçoit chaque année plusieurs centaines de milliers de pièces à conviction à analyser. Lors d'une enquête, l'INPS reçoit une demande d'identification de traces d'ADN de la part du gendarme ou du policier en charge de l'affaire. Les techniciens recherchent toutes sortes de traces biologiques comme du sang mais aussi du sperme ou de la salive sur les pièces à conviction.
L'ADN va permettre d'identifier la personne recherchée grâce à son portrait génétique. L'objectif étant de comparer ces informations avec d'autres profils déjà répertoriés.
La dernière étape pour établir le profil génétique se déroule dans une pièce à l'accès réglementé. L'ADN est analysé dans des machines robotisées au nom d'électrophorèse capillaire. Les techniciens obtiennent alors un profil génétique qui est analysé en double. Un expert intervient ensuite pour vérifier si le profil génétique obtenu correspond bien au prélèvement. Cela permet de contrôler qu'il n'y a pas eu de contaminations entre individus et des contaminations des personnels qui ont pu intervenir lors de l'analyse de l'individu.
Une fois les vérifications faites, l'expert rédige un document, une fiche trace avec les informations du profil génétique de l'individu. Pour comparer ces informations à la base de données des auteurs d'infraction, la fiche est envoyée au bureau du fichier national des empreintes génétiques, le FNAEG.
Le logiciel du fichier est alors alimenté et analysé. Un opérateur rentre tous les renseignements qui correspondent à un profil génétique. Une fois que l'entrée de données est réalisée, les spécialistes confrontent le profil génétique envoyé par le laboratoire à l'ensemble des profils génétiques qui se trouvent déjà dans la base de données.
Quand le rapprochement est réalisé, le résultat est directement envoyé à l'officier de police judiciaire qui en a fait la demande. Il saura alors si la trace d'ADN prélevée est bien celle du suspect.
En moyenne le délai pour une identification génétique est d'environ une semaine mais il peut être réduit en moins de 24 heures en cas d'urgence. Par mois, le FNAEG traite ainsi près de 30.000 demandes.
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