Coronavirus : pronostic vital engagé
Après l'annonce d'un deuxième cas d'infection en France par le nouveau coronavirus (nCoV), les autorités sanitaires ont annoncé des mesures de surveillance accrues. Un numéro vert a été mis en place. Ce dangereux virus est responsable d'une vingtaine de morts depuis l'an passé.
Le pronostic vital des deux patients atteints par le nouveau coronavirus et hospitalisés à Lille est "engagé", même si une guérison reste possible, selon Daniel Mathieu, chef du service réanimation du CHRU de Lille, lundi, lors d'un point de presse.
Le deuxième cas de patient infecté par le coronavirus a été annoncé ce week-end par la ministre de la Santé, Marisol Touraine. Les 38 personnes qui ont été en contact avec ce deuxième malade, aujourd'hui hospitalisé à Lille, essentiellement des gens de son entourage, vont être contactées et surveillées étroitement pour savoir s'ils développent des symptômes respiratoires faisant craindre une infection.
"Nous avons deux cas, (...) nous faisons en sorte d'avoir des contacts avec toutes les personnes qui les ont approchés". Mais "les professionnels, les médecins considèrent qu'il n'y a pas lieu d'avoir une inquiétude excessive", a-t-elle dit.
Le ministère de la Santé a annoncé dans la nuit de samedi à dimanche que l'homme qui avait partagé la chambre du premier malade atteint par le nCoV, le nouveau coronavirus à l'hôpital de Valenciennes, avant que son infection ne soit connue, était lui aussi touché par le virus. Le deuxième malade a été transféré au service de réanimation, en raison "d'une aggravation de son état clinique", sans être placé sous assistance respiratoire, à l'inverse du premier malade.
"Cela veut dire qu'une fois que vous avez une contamination, il y a une progression qui se fait avec une atteinte pulmonaire qui peut devenir sévère comme c'est le cas chez ce patient", a dit sur France 2 le professeur Benoît Guéry, chef du service d'infectiologie du CHRU de Lille. Mais pour le médecin, ce deuxième cas ne doit pas susciter d'inquiétude démesurée, car le nouveau coronavirus est moins contagieux que le Sras, le syndrome respiratoire aigu sévère, provoqué par un autre virus de la famille des coronavirus.
"C'est un virus qui circule depuis un peu plus d'un an, et on a 34 cas, alors pour que le Sras, en quelques mois, on est arrivé à 8.000 cas", a expliqué le médecin.
En parallèle, le premier malade, un homme de 65 ans hospitalisé en réanimation à Lille, était toujours dans un état très sérieux dimanche, bien que stabilisé, selon l'hôpital.
Chauve-souris
L'Institut de veille sanitaire (InVS) a engagé une enquête sur les personnes de l'entourage du deuxième malade et déjà identifié 38 personnes qui vont être contactées puis suivies quotidiennement pour savoir si elles développent des symptômes.
Il va leur être recommandé de suivre des mesures d'hygiène et de porter un masque en cas d'apparition de symptômes grippaux. Pour un petit nombre de personnes qui ont été en contact rapproché et prolongé avec le second malade, il leur sera recommandé de rester à la maison.
124 personnes en contact avec le premier malade ont déjà bénéficié de cette surveillance rapprochée, sans qu'un nouveau cas soit découvert. Il en est de même pour les 39 personnes qui ont participé au voyage organisé dans les Emirats arabes unis durant lequel le premier malade a contracté le virus. Il n'y a pas d'inquiétude particulière pour ce groupe, car aucun n'a exprimé les symptômes du nCoV et les délais d'incubation sont déjà dépassés.
Mais l'InVS mène une enquête auprès de ces voyageurs pour savoir à quel moment le premier malade français a pu être en contact avec des animaux porteurs du nCoV. On pense que le réservoir de ce virus se trouve chez des animaux, en Arabie saoudite et dans des pays voisins. Une hypothèse est qu'il proviendrait de chauve-souris.
Le coronavirus a été diagnostiqué chez 34 personnes dans le monde, plus de la moitié sont morts.
Le ministère de la Santé a mis en place dans les aéroports des dépliants et des affiches pour informer les voyageurs qui se rendent au Proche et au Moyen-Orient, et ouvert un numéro vert d'information à destination du grand public : 0800 13 00 00.
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