Danse, théâtre, musique : les arts pour soigner
Qui a dit qu'être sourd était un handicap pour danser ? Qu'il fallait avoir toutes ses facultés mentales pour faire du théâtre ? Et que le chant était réservé aux bien-portants ? Les reportages suivants racontent de belles histoires où l'humain est au coeur et où la danse, le théâtre et la musique soignent, réconfortent et donnent espoir.
- Dr Love : le premier clip d'un groupe vocal thérapeutique
- Musicothérapie : la musique qui soigne !
- Danse contemporaine : la surdité n'est pas un handicap
- Quand les jeunes autistes deviennent artistes
- La musique, une thérapie contre Alzheimer
- Maladie de Parkinson : la musique donne le tempo
- Un atelier musique pour adolescents handicapés
Dr Love : le premier clip d'un groupe vocal thérapeutique
Ce n'est pas de la musicothérapie, mais cela y ressemble. Coup de projecteur sur un groupe vocal thérapeutique, une première en France. Cela se passe au service de rééducation fonctionnelle du CHU de Nantes.
Là, les patients doivent réapprendre à marcher et à parler. Leur planning est toujours le même, entre séances de kinésithérapie et d'orthophonie. Mais pour certains, quand on n'arrive plus à parler, on peut parvenir à chanter. C'est sur ce constat que des orthophonistes ont créé un groupe vocal à visée thérapeutique. De cette aventure lancée il y a huit ans, sont nés une chanson et un clip.
Ce groupe vocal thérapeutique est donc reconnu par l'hôpital et à ce titre, les séances sont prises en charge par l'Assurance-maladie.
En savoir plus :
Musicothérapie : la musique qui soigne !
Martina Niernhaussen, chanteuse lyrique et musicothérapeute, apporte du bien-être aux plus malades. Plusieurs fois par semaine, elle s'invite à l'hôpital pour animer des séances de musicothérapie. Elle intervient également dans un institut médico-éducatif où de jeunes autistes sortent de leur introversion sous la magie des notes de musique...
Danse contemporaine : la surdité n'est pas un handicap
Elle a dansé avec les plus grands chorégraphes, elle a parcouru les scènes du monde entier... Kilina Cremona fût une étoile de la danse contemporaine. Elle est aujourd'hui chorégraphe de renommée internationale.
Il y a dix ans, elle a soudainement perdu l'audition. Mais elle a très vite rebondi et sa passion pour la danse a repris le dessus. Elle imagine alors un nouveau travail chorégraphique où la musique s'efface pour laisser place à des vibrations rythmiques ressenties au niveau du plancher. Grâce ce système, Kilina et ses danseurs rejoignent le même univers, celui d'une musicalité silencieuse.
Ces dernières années, elle a mis son art au service des personnes sourdes et malentendantes et anime des ateliers d'initiation à la danse contemporaine...
Quand les jeunes autistes deviennent artistes
Handicapés mentaux et comédiens professionnels se mêlent, se confrontent et s'enrichissent les uns les autres dans une pièce de théâtre qui sera présentée au Festival du Futur composé.
La musique, une thérapie contre Alzheimer
On dit que la musique adoucit les mœurs. Mais elle peut aussi être un allié thérapeutique. Dyslexie, Alzheimer, autisme, Parkinson, AVC, épilepsie… On sait aujourd'hui que la musique peut être un outil thérapeutique utile et efficace pour de nombreuses pathologies. De la néonatalogie aux soins palliatifs, la musique est entrée dans les établissements de soins, ou encore dans les maisons de retraite.
La musique est un stimulant cognitif et cérébral bénéfique pour le développement du langage, de la mémoire, de l'attention, par exemple... Les études sur l'intérêt thérapeutique de la musique se développent.
À Caen, dans une maison de retraite accueillant des malades d'Alzheimer, l'équipe soignante a fait un constat surprenant : dans le cadre d'ateliers de chant, les patients ont réussi à apprendre, et donc à retenir de nouvelles mélodies. Une équipe de chercheurs en neuropsychologie a lancé un protocole de recherche pour en savoir plus sur ce circuit de la mémoire insoupçonné.
L'hypothèse est qu'il s'agit d'une mémoire implicite ou inconsciente. Pour comprendre ses mécanismes dans le cerveau, le Pr Hervé Platel, professeur de neuropsychologie, et son équipe ont eu l'idée de soumettre des patients à un examen de neuro-imagerie.
La première difficulté dans ce protocole est qu'il faut impérativement préparer les patients Alzheimer à rester immobiles dans un appareil IRM. Le jour de l'examen IRM, l'idée est d'enregistrer l'activité cérébrale du sujet à l'écoute de différentes musiques. L'IRM permet ainsi de visualiser les régions du cerveau qui vont servir spécifiquement pour la reconnaissance des items récemment appris, anciens ou nouveaux.
Le protocole de recherche va soumettre à ce même exercice trois groupes de population : des personnes âgées mais saines, des malades d'Alzheimer modérés et des malades d'Alzheimer à un stade sévère chez qui pourtant un processus de mémoire est encore à l'œuvre.
Le contraste entre les trois groupes de population permettra de comprendre quelles sont les régions du cerveau qui permettent encore à la mémoire de fonctionner. On parle de mémoire inconsciente, c'est-à-dire que les malades mémorisent à long terme sans même savoir qu'ils ont mémorisé de nouvelles informations.
L'équipe prévoit de soumettre 60 personnes à cette IRM. Le protocole va durer au moins trois ans avant que les premiers résultats de l'étude soient connus.
Maladie de Parkinson : la musique donne le tempo
La maladie de Parkinson touche entre 100.000 et 150.000 personnes en France. Le laboratoire Euromov, basé à Montpellier, a mis au point avec des équipes de chercheurs européens une application musicale qui adapte la musique au mouvement. Le but : aider les malades de Parkinson à marcher.
Des capteurs de mouvements placés sur les chevilles des malades transmettent des informations sur leur cadence. La musique s'adapte ainsi à leurs foulées et les entraîne à trouver un rythme constant.
Des patients ont participé pendant un mois à un essai clinique. Toutes les données de leurs promenades ont été recueillies dans un laboratoire, où les chercheurs tentent de comprendre comment la musique améliore les problèmes de rythme liés à la maladie de Parkinson.
"La maladie de Parkinson engendre un déficit dans le rythme, dans les mouvements rythmiques. C'est ce manque qui va participer à la gêne des patients à la marche. Et la musique va venir suppléer à ce manque, elle va favoriser le mouvement et restituer une rythmicité perdue du fait de la maladie", explique le Dr Valérie Cochen De Cock, neurologue.
Cadence, vitesse, fluidité des mouvements… Même si les chercheurs ne savent pas encore expliquer pourquoi, pour la moitié des participants, les résultats se sont révélés concluants. Cette étude européenne se poursuivra jusqu'en 2018. Objectif : savoir si les patients continuent à profiter des bienfaits des chansons sur la durée. La musique pourrait alors devenir un véritable outil thérapeutique pour les malades de Parkinson.
Un atelier musique pour adolescents handicapés
Depuis 2012, les musiciens de l'Orchestre de Paris organisent avec l'association Musique et Santé des ateliers pour de jeunes handicapés. Pendant une heure, les adolescents découvrent de nouveaux sons, apprennent le chant, une façon d'insuffler un peu de légèreté dans leur quotidien.