L'épidémie d'Ebola loin d'être endiguée selon l'ONU
Bien que le nombre de contaminations hebdomadaires par le virus Ebola soit à son plus bas niveau depuis sept mois, l'épidémie est encore bien présente en Afrique de l'Ouest. Elle est même loin d'être endiguée, selon l'ONU, et la communauté internationale va devoir se préparer à tirer les leçons de cette crise sanitaire.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état le 29 janvier d'un "ralentissement" de l'épidémie dans les trois pays les plus touchés par la fièvre hémorragique (Guinée, Liberia et Sierra Leone), où pour la première fois depuis fin juin 2014, moins de 100 nouveaux cas au total ont été recensés en une semaine. Cette baisse est particulièrement marquée au Liberia, qui n'a rapporté que 4 nouveaux cas dans la semaine du 25 janvier (contre 8 la semaine précédente), et en Sierra Leone qui a recensé 65 nouveaux cas (contre 117). En Guinée, le nombre de contaminations, qui baissait jusqu'ici, est resté stable.
La situation reste néanmoins "extrêmement préoccupante" et une recrudescence de l'épidémie ne peut être exclue, selon l'OMS.
Poursuivre les efforts
Le coordinateur spécial de l'ONU pour la lutte contre cette fièvre hémorragique, David Nabarro a de son côté souligné, qu'en dépit de ces chiffres, l'épidémie "n'était pas encore endiguée". Même si le nombre de cas décroit de jours en jours et tend vers zéro dans certaines régions, la maladie est encore présente. "Nous avons des flambées occasionnelles et des surprises avec des nouveaux cas hors de nos listes" de personnes ayant été en contact avec des malades, a expliqué M. Nabarro.
"Nous devons poursuivre notre effort, de façon même plus intense" a t-il mis en garde. L'ONU s'est d'ailleurs dit inquiet de l'arrivée prochaine de la saison des pluies et a appelé à la mise en place d'un réseau "d'intervenants locaux" avant que les précipitations ne rendent certaines zones difficilement accessibles.
Tirer les leçons pour le futur
"Il nous a fallu trop longtemps pour être prêts" a avoué M. Nabarro. "Nous avons besoin de meilleurs moyens d'intervention". Le Commissaire de l'Union Africaine pour les Affaires sociales, Mustapha Sidiki Kaloko, a quant à lui indiqué que la priorité serait la mise en place d'un "système d'alerte précoce" en Afrique pour la détection des épidémies. "Nous devrions être prêts pour la prochaine fois, nous ne serons pas pris au dépourvu", a assuré M. Kaloko.
Les gouvernent africains sont désormais appelés à respecter leur engagement d'injecter de l'argent dans les systèmes de santé de leurs pays. La communauté internationale et l'Union Africaine ont été accusées d'être restées trop longtemps passives face à la progression de l'épidémie, mettant en lumière la déliquescence des systèmes de santé dans certains pays africains.