Paralysie : la moelle épinière touchée
Marcher, boire ou manger, des gestes simples à première vue. De l'intérieur, c'est tout un mécanisme qui s'enclenche dans lequel le cerveau et la moelle épinière y jouent des rôles primordiaux. Mais, lorsque la moelle épinière est touchée, la transmission entre ces deux organes est interrompue : on parle alors de paralysie.
La transmission des informations
Chaque année en France, entre 1.000 et 1.500 accidents causent des lésions de la moelle épinière avec pour conséquence des paralysies.
La moelle épinière est une partie du système nerveux qui se trouve dans la colonne vertébrale. Une blessure à la moelle épinière peut couper la circulation des informations entre le cerveau et le corps. La localisation de la lésion à des conséquences sur le type de paralysie engendrée.
Qui transmet quoi et comment ça marche ? Les informations circulent dans les deux sens : un sens aller pour transmettre des informations sensitives vers le cerveau, puis un sens retour qui véhicule les ordres moteurs provenant du cerveau. Cette transmission ne se fait pas directement. Elle passe par une sorte d'intermédiaire : la moelle épinière.
Moelle épinière : un centre nerveux. La moelle épinière est un tissu nerveux en forme de cordon cylindrique long de 45 cm qui passe dans le canal rachidien formé par l'empilement des vertèbres de la colonne. Cette moelle est subdivisée en trente étages. Chacun de ces étages contient des centres nerveux spécifiques. Ils ont pour rôle de commander le mouvement d'un groupe musculaire précis et la sensibilité d'une zone déterminée, comme la peau ou les articulations.
Des membranes pour amortir les chocs. La moelle est protégée par les vertèbres mais aussi par des membranes contenant un liquide qui sert à absorber les chocs. Malgré ce dispositif de protection, la moelle peut être soit sectionnée soit comprimée. Résultat : la transmission des informations entre le cerveau et le système nerveux périphérique est interrompue. C'est la paralysie.
Paralysie : la moelle épinière touchée
Les lésions de la moelle épinière. L'étendue de la paralysie va dépendre de la localisation de la lésion au niveau de la moelle.
Tétraplégie. Plus la lésion est haute, plus la paralysie est importante. Si elle se situe au niveau des vertèbres cervicales, les quatre membres seront paralysés. On parle alors de tétraplégie.
Paraplégie. Si la lésion est plus basse, la paralysie touchera uniquement les membres inférieurs. C'est ce qu’on appelle une paraplégie.
Paralysie complète. Si la lésion est haute, elle peut détruire toute la zone de transmission et provoquer une paralysie complète.
Paralysie partielle. La lésion peut aussi détruite qu’une partie de la zone de transmission. Dans ce cas, la paralysie est alors dite partielle. La personne paralysée peut, par exemple, sentir quand on a la touche mais elle ne ressent rien si elle se brûle. Elle peut contracter une zone de muscles sans qu'il y ait suffisamment de force ou de tonicité pour pouvoir réellement bouger le membre concerné.
En cas de lésion médullaire incomplète, le patient peut garder l'espoir de remarcher un jour. Mais cela passe par une rééducation dès les premiers jours après l'accident.
Paralysie partielle : un traitement chirurgical
Le "transfert tendineux-musculaire". Cette chirurgie de sauvetage fonctionnel permet d'augmenter l'autonomie des patients. Le patient va pouvoir refermer les doigts de la main comme une pince. Ce petit geste simple va changer le quotidien des personnes paralysées. Elles deviennent moins dépendantes de l'aide des autres, notamment pour les gestes de toilettes intimes.
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Lésions de la moelle épinière : la recherche avance
Si la rééducation est primordiale, elle n'empêche pas la recherche de progresser. Une piste vient des Etats-Unis où une équipe de chercheurs a réussi à faire remarcher un rat de laboratoire.
La technique consiste à injecter des cellules souches nerveuses au niveau de la lésion médullaire pour stopper l'aggravation des séquelles. Pour l'instant, il n'y a pas encore d'essai clinique chez l'homme.
Remarcher est évidemment primordial mais une autre fonction peut être affectée par la paralysie : la respiration. En France, des recherches en laboratoire visent à rétablir la respiration suite à une lésion médullaire incomplète. Les chercheurs ont remarqué que la privation d'oxygène réactivait des connexions dormantes, qui font office de dérivation. Des nouvelles connexions pourraient donc s'établir et augmenter les contractions musculaires qui commandent la respiration et donc l'améliorer.
Même si les recherches sont balbutiantes, les chercheurs commencent à mettre en place des stratégies qui permettront peut-être un jour de réparer des lésions partielles de la moelle épinière.