Boissons à volonté au fast food : les députés ferment le robinet
Les fontaines à sodas pourraient ne plus avoir droit de cité au fast food. La mise à disposition en libre service, payant ou non, de fontaines à sodas ("free refill") a été interdite par l’Assemblée nationale dans la nuit du 1er au 2 avril, par le vote d'un amendement au projet de loi de modernisation du système de santé.
"La mise à disposition en libre service, payant ou non, de fontaines proposant des boissons avec ajout de sucres ou d’édulcorants de synthèse est interdite en tous lieux ouverts au public ou recevant du public", stipule l'amendement défendu dans l'hémicycle par le député Arnaud Richard.
La liste des catégories de boissons dont la mise à disposition est interdite sera fixée par un arrêté ministériel.
Non seulement "les boissons sucrées contribuent au développement de l'obésité", mais les boissons contenant des édulcorants sucrés "contribuent au développement et au maintien d’une appétence pour la saveur sucrée", ont argumenté les signataires de l'amendement.
Le Programme national nutrition santé a fixé comme objectif de réduire de 25% au moins la proportion d’enfants consommant plus d’un demi-verre de boissons sucrées par jour et promeut le repère de consommation "eau à volonté, l’eau est la seule boisson indispensable", notent ces élus centristes.
"C’est le rôle de la loi de fixer un cadre pour protéger la population contre une surenchère commerciale qui tend à faire de la « gratuité » du surplus d’une offre alimentaire payante un argument pour attirer le consommateur et l’inciter à certaines consommations excessives et néfastes pour la santé", plaident-ils encore.
Au-delà du sucre
Des études récentes ont démontré que la consommation de boissons sucrées, outre ses méfaits propres, en brouillant la sensation de faim, encourage l'absorption de portions d'aliments supplémentaires.
A ceci s'ajoute qu'en présence d'un tel dispositif "free refill", il devient plus difficile de proposer aux consommateurs une information nutritionnelle claire. La mise à disposition du public de telles informations était, là encore, partie intégrante des engagements de Quick dans le cadre du PNNS.