Régimes : alerte aux pilules amaigrissantes toxiques
Interpol lance une alerte internationale contre la vente de produits amaigrissants à base de DNP sur Internet. La substance chimique, extrêmement dangereuse, utilisée pour perdre de la graisse, mais aussi comme explosif, a causé la mort d'une Britannique le 23 avril dernier.
Le 2,4-dinitrophénol (DNP), produit amaigrissant illégal, fait l'objet d'une alerte lancée le 4 mai par Interpol. Sous ce nom barbare se cache une substance mortelle, parfois utilisée comme explosif ou pesticide, et détournée pour les régimes ou dans le milieu du culturisme. Interpol a ainsi émis une "notice orange", destinée à alerter la police, les organismes publics et organisations internationales, après "le décès d'une femme au Royaume-Uni et alors qu'un Français est tombé gravement malade après avoir consommé cette substance".
Disponible sous forme de poudre jaune ou de capsules, le DNP se trouve également sous forme de crème, toutes vendues illégalement sur Internet. Ce produit provoque une perte de graisse spectaculaire, en accélérant l'oxydation des réserves lipidiques et glucidiques de l'organisme. Mais en parallèle, le DNP fait augmenter fortement la chaleur corporelle, et peut entraîner une fièvre mortelle dans les heures qui suivent l'ingestion.
Des risques accrus d'overdoses
Les conditions illégales de sa fabrication amplifient les risques du DNP, selon Interpol. Car il est produit dans des laboratoires clandestins "n'appliquant aucune réglementation en matière d'hygiène", et exposant "les consommateurs à un risque accru d'overdose du fait de leur absence de compétences spécialisées" alerte Interpol, qui rappelle que les fabricants de DNP n'ont souvent aucune idée de la dose létale.
Le DNP était utilisé comme explosif pendant la Première guerre mondiale. Puis dans les années 1930, son usage a été détourné pour stimuler le métabolisme et favoriser la perte de poids, avant d'être finalement retiré de la vente huit ans plus tard, après avoir déjà causé plusieurs décès.
Il y a dix jours, une jeune femme anglaise de 21 ans était décédée moins de trois heures après avoir ingéré ces pilules achetées sur Internet.