L'obésité menace la longévité

Les personnes souffrant d'obésité ont un risque accru de souffrir de maladies cardiovasculaires et d'un diabète de type 2. Ceci se traduit par une perte de longévité d'autant plus importante que l'obésité débute tôt, souligne une étude publiée dans The Lancet Diabetes & Endocrinology, le 5 décembre 2014.

Florian Gouthière
Rédigé le
L'obésité menace la longévité

En analysant les données d'une enquête nutritionnelle réalisée entre 2003 et 2010(1), des chercheurs canadiens ont réalisé une estimation du nombre d'années potentiellement perdues "pour cause de maladies cardiovasculaires et de diabète" par les personnes souffrant d'obésité sévére (IMC supérieur à 35 kg/m2), d'obésité modérée (IMC de 30 à 35) ou de surpoids (IMC de 25 à 30).

Comparées aux personnes ayant un IMC compris entre 18,5 et 25 kg/m2, le modèle mathématique développé par les chercheurs aboutit aux estimations suivantes...

Concernant l'obésité sévère

Pour les hommes âgées de 60 à 69 ans, la longévité perdue du fait des deux catégories de pathologies mentionnées est évaluée "entre 0 et 1,8 année"(3) (0,1 à 1,7 pour les femmes).  Pour les hommes de 20 à 39 ans, le calcul aboutit à une estimation de 7 à 9,8 ans (4,6 à 7,6 pour les femmes).

Concernant l'obésité modérée

Pour les hommes âgés de 60 à 69 ans, la longévité perdue est comprise entre 0,2 et 1,4 année(2). En comparaison, pour les hommes de 20 à 39 ans, le nombre d'années de vie perdues est estimé entre 4,4 et 7,4. Les résultats concernant les femmes sont du même ordre de grandeur.

Concernant le surpoids, la modélisation ne permet pas d'aboutir à des conclusions statistiquement significatives.

Enfin, "pour l'ensemble des groupes d'âges et de poids", le nombre d'années de vie en bonne santé perdues est évalué "entre 2 et 4 fois le nombre d'années de vies perdues".

Les chercheurs n'ayant pas pris en compte dans leur étude les conséquences d'autres maladies associées à l'obésité (par exemple, certains cancers), ces chiffres restent une estimation "basse" de la perte de longévité et des années de vie en bonne santé des individus concernés.

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(1) Etude NHANES, les données portent sur 3.992 étasuniens "blancs non-hispaniques".
(2) La valeur "exacte" a 95% de chance de se trouver dans cet intervalle.
(3) Résultat à la limite de la significativité, mais qu'il faut recouper avec les chiffres de l'obésité modérée.

Source : Years of life lost and healthy life-years lost from diabetes and cardiovascular disease in overweight and obese people: a modelling study. S.A. Grover et coll. The Lancet Diabetes & Endocrinology, publication avancée en ligne du 5 décembre 2014 doi:10.1016/S2213-8587(14)70229-3