Le rein arrêté de Mats Wilander
Mats Wilander, ancien numéro 1 mondial de tennis, a fait une chute dans son appartement, samedi 14 janvier 2012, à Melbourne. Sa société a annoncé sur sa page Facebook que le joueur suédois s’était perforé un rein. D'après ces informations, Mats Wilander - 47 ans - a subi une hémorragie interne qui n'a cessé que mardi matin. Il devra observer une longue période de repos. Quelle est la gravité de ce type de traumatisme ? Explications avec le Dr Arnaud Méjean, urologue à l'hôpital Necker (Paris, AP-HP).
- Est-ce fréquent de se perforer le rein après une simple chute ?
Dr Arnaud Méjean : "Le terme de perforation est sans doute impropre. Normalement quand on parle d'une perforation, il s'agit plutôt d'un coup direct, comme un coup de couteau par exemple. La meilleure expression pour caractériser la mésaventure de Mats Wilander me semble être le traumatisme du rein. C'est un hématome au rein qui arrive assez fréquemment et peut être causé par un choc direct – typiquement, c’est le coup de coude au rugby.
- Est-ce un traumatisme grave ?
Dr Arnaud Méjean : "Assez rarement. Les traumatismes rénaux peuvent être de différentes gravités. Cela peut aller de l'hématome à la fracture du rein, en passant par l'hémorragie interne. Mais il faut savoir que le rein a une certaine capacité à s'autoréparer : le plus souvent, l'hématome se résorbe et les fragments se ressoudent l'un à l’autre."
- Mais dans le cas d'hémorragie interne ou de fracture du rein, faut-il opérer ?
Dr Arnaud Méjean : "On opère assez peu sur le rein, seulement quand c’est très grave ou bien pour réaliser des petites réparations. Quand ça saigne, on peut opérer pour cautériser l'artère qui saigne. Si l'hémorragie est importante, il peut y avoir transfusion sanguine. Et s'il y a fracture du rein, c'est là où il peut y avoir des actes chirurgicaux plus poussés. Avec une surveillance ensuite car il faut prévenir une atrophie du rein (c’est une des conséquences possibles d’un rein gravement abîmé).
"Mais la marche à suivre en général est l’observation (avec de l’imagerie médicale) et une intervention médicale seulement si c’est indispensable.