Le thé vert, un allié contre les cancers du tube digestif ?
Boire du thé, en particulier du thé vert, réduirait les risques d'avoir certains cancers du tube digestif, notamment ceux de l'estomac, de l'oesophage et du côlon. C'est le résultat d'une vaste enquête visant à mesurer l'impact de l'environnement et du mode de vie sur la santé, menée auprès de 75 000 femmes chinoises.
Les bienfaits du thé vert
On a déjà parlé de ses bienfaits pour la mémoire, pour les maladies cardiovasculaires, ou encore de son potentiel préventif contre le mauvais cholestérol et contre certaines maladies neuro-dégénératives… Le thé est de nouveau à l'honneur pour ses vertus anti-cancérigènes !
"On le sait depuis longtemps : il vaut mieux boire du thé le matin que du café !", affirme le Dr Laurent Chevalier, médecin nutritionniste attaché au CHU de Montpellier.
Une nouvelle étude s'ajoute en effet aux travaux existants qui démontrent le potentiel effet protecteur du thé sur la santé. Une équipe de chercheurs vient en effet de publier des travaux dans The American Journal of Clinical Nutrition : les scientifiques ont inséré une question sur la quantité et la qualité du thé consommé par les 75 000 femmes chinoises de la cohorte "The Shangaï Women Health Study" qui participent à une vaste enquête visant à mesurer l'impact de l'environnement et du mode de vie sur la santé.
Après 11 ans de surveillance, les chercheurs ont observé que le fait de boire régulièrement du thé réduisait de 17% le risque de tumeurs digestives.
Plus la consommation est importante, moins les risques sont élevés. Une femme qui boit au moins deux-trois tasses par jour a 21% de risques en moins de présenter de tels cancers. Celle qui en absorbe tous les jours, depuis plus de 20 ans, a 27% de risque en moins d'en souffrir un jour.
Par quels mécanismes ?
Le thé contient des polyphénols et d'autres substances anti-oxydantes telles les catéchines, qui pourraient inhiber le développement d'un cancer et bloquer les lésions de l'ADN cellulaire. Les catéchines, et surtout l'ECGC (épigallocatéchine gallate) qui constitue 50% à 75% des catéchines du thé vert, préviennent la formation de radicaux libres et peuvent contribuer - en association avec les mécanismes endogènes de défense contre les radicaux libres - à réguler le stress oxydatif dû aux agressions externes (rayons UV, tabac) ou internes (cancers, diabète, etc.).
"Ces résultats confirment le potentiel bénéfique du thé pour la santé en prévention de certaines maladies", commente le Dr Laurent Chevalier, médecin nutritionniste attaché au CHU de Montpellier, "mais on ignore à partir de quelle dose le pourvoir du thé est réel et on connaît mal l’action sur les cellules".
Inutile donc de boire des litres de thé ! "Au delà de six tasses, on sait que le thé empêche d'assimiler le fer", précise le Dr Chevalier.
Par ailleurs, la question des compléments alimentaires contenant des anti-oxydants proposés aux patients atteints de cancers n'est pas tranchée. "On ignore si le thé ne protège pas aussi les cellules cancéreuses, affirme le Dr Laurent Chevalier, donc par mesure de précaution, on déconseille à un patient traité pour son cancer de prendre ces compléments. Mais il peut tout-à-fait boire deux ou trois tasses de thé par jour".
Source : "Prospective cohort study of tea consumption and risk of digestive system cancers: results from the Shanghai Women's Health Study", The American Journal of Clinical Nutrition, October 10, 2012, doi: 10.3945/ajcn.111.031419
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