Pilule anti-obésité et effets indésirables
Le 6 mai 2009, un nouveau médicament a pris place dans les pharmacies : une pilule anti-obésité qui empêche l’assimilation des graisses. Pourquoi la vente libre de ce médicament inquiète les autorités sanitaires ?
Une pilule anti-obésité qui inquiète les autorités sanitaires
Un appel à la prudence. Ce médicament qui permettrait d’absorber un quart des graisses consommées au cours d’un repas n’est pourtant pas nouveau. Il est déjà commercialisé sous un autre nom, mais pour en obtenir, il fallait qu’il soit prescrit par un médecin.
Il sera désormais possible d’en acheter sans ordonnance et même si cette pilule anti-obésité est moins dosée que l’originale, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) s’inquiète d’un manque d’encadrement, d’autant plus que les effets secondaires sont loin d’être anodins.
Des compléments minceur à effet placebo
Compléments alimentaires ou médicaments, les pharmacies pullulent de produits sensés aider à perdre du poids, mais si leur efficacité est très variable, tous peuvent finalement coûter cher, pour le porte-monnaie comme pour la santé.
Lors du Congrès international sur l'obésité de Stockholm (11-15 juillet 2010), la question des compléments alimentaires vendus en parapharmacie a été vite évacuée : "économisez votre argent, c'est la seule chose que vous allez perdre", martèle Judith Stern, professeur de nutrition et de médecine interne à l'Université Davis de Californie.
Deux études présentées à l'occasion du congrès montrent en effet l'inefficacité des compléments alimentaires.
"Il y a des tas de compléments minceur promettant une perte de poids sous l'action de toutes sortes de mécanismes (...) le marché est immense, mais contrairement aux médicaments réglementés, leur efficacité n'a pas à être prouvée", explique Thomas Ellrott, directeur de l'Institut de nutrition et de psychologie à l'Université de médecine de Göttingen (Allemagne).
Son enquête prouve que sur les neuf compléments alimentaires étudiés proposant neuf principes - prétendument actifs - différents, "pas un seul n'a été plus efficace que des pilules placebo pour obtenir une perte de poids sur la période étudiée de deux mois".
Et pourtant, le marché est très lucratif. "Les ventes mondiales annuelles de compléments diététiques sont nettement supérieures à 13 milliards de dollars (10 milliards d'euros)", souligne Igho Onakpoya, de l'Université d'Exeter et Plymouth (Grande-Bretagne), qui a effectué une analyse systématique de tous les comptes rendus existants d'essais cliniques de compléments alimentaires. "Les gens pensent que ces suppléments sont un moyen rapide pour perdre du poids et sont prêts à dépenser des fortunes, mais ils risquent d'être déçus, frustrés et déprimés".
Pour une aide efficace vendue en pharmacie, il vaut mieux se tourner vers les médicaments réglementés en vente sur prescription médicale. Mais attention aux effets secondaires des principes actifs. Il faut dans ce cas un strict suivi médical.
De plus, les patients sont souvent victimes de leurs espérances", regrette Luc van Gaal, de l'université d'Anvers (Belgique). "Si le patient n'est pas content parce que cela ne va pas assez vite ou parce qu'il veut aller encore plus loin, il fait des expérimentations, double les doses... Et là il y a un risque grave pour la santé", explique le chercheur, laissant entendre qu'il est possible de se procurer illégalement ces médicaments sans ordonnance.
Source : AFP
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