Vaccin contre la grippe hivernale : moins efficace en 2012
Cet hiver, la souche H3N2 du virus de la grippe saisonnière s'est propagée dans tout l'hémisphère nord sans sembler rencontrer beaucoup de résistance. Le vaccin proposé, s'il a parfaitement rempli son office pour toutes les autres souches, s'est révélé étonnamment inefficace contre le H3N2. L'origine de cette anomalie résiderait dans une discrète mutation du virus mis en culture pour la production du vaccin.
L'hiver qui s'achève fut incontestablement celui de la grippe H3N2. Alors que le vaccin proposé à la population démontrait son efficacité pour les autres souches du virus (78,2% d'efficacité contre les souches B, 62,1% contre les souches A(H1)pdmo9…), celui-ci est apparu étonnamment inefficace contre H3N2 (41,9%, selon des estimations partielles du Centre de Européen pour la Prévention et le Contrôle des Maladies). En conséquence, l'efficacité globale du vaccin, avoisinant habituellement les 75%, n'aurait pas dépassé 50,4% durant la dernière campagne. Selon d'autres campagnes d'évaluation, l'efficacité du vaccin aurait été de 62% sur le territoire des Etats-Unis.
Comme chaque année, l'OMS avait bien publié des recommandations sur les souches de virus à cultiver pour préparer un vaccin contre l'épidémie en gestation. Or, les souches H3N2 transmises aux laboratoires disséminés autour du monde semblent avoir légèrement différé de celle initialement sélectionnée.
Selon les informations du professeur Bruno Lina, directeur du Centre national de référence de la grippe dont les propos sont rapportés dans un article du Nouvel Observateur, le virus mis en culture aurait subi une très légère mutation, qui n'a pas été immédiatement décelée. Le vaccin produit sur cette base a donc stimulé la production d'une large gamme d'anticorps… dont une partie seulement ont permis de combattre le H3N2 circulant.
"L'anomalie a bien été détectée, mais trop tardivement", nous explique le professeur Lina. Impossible de relancer la production, tandis que l'efficacité du vaccin restait entière pour les deux autres souches virales entrant dans sa composition.
Les recommandations publiées par l'OMS pour l'année 2014 prennent en compte cette anomalie, la souche H3N2 désormais utilisée étant beaucoup plus stable.
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