Le street art se met au braille
À Nantes, un artiste a eu une idée originale et un peu provocante. Surnommé The Blind (l'aveugle), il parsème les rues de nombreuses villes de graffitis en braille. "Le Magazine de la santé" est allé à sa rencontre pour comprendre sa démarche.
En 2014, Laurent et Rovnic ont participé à la création d'une fresque sur un des murs de l'Institut pour personnes déficientes visuelles où ils ont suivi leur scolarité. Cette œuvre est accompagnée de graffitis originaux, des graffitis en braille.
Avec beaucoup d'humour et une pointe de provocation, les messages des fresques de l'artiste The Blind sont porteurs de sens pour les jeunes en situation de handicap. En plus d'être un art visuel, le graffiti est un art de rue. Il est donc particulièrement difficile pour les personnes mal ou non-voyantes d'y avoir accès.
Depuis une dizaine d'années, The Blind développe ce concept artistique original. À Nantes, à Montpellier, mais aussi à Venise ou encore à Moscou, il colle des demi-sphères de résine avec une idée derrière la tête, voyants et non-voyants ont besoin l'un de l'autre pour accéder à l'œuvre et pour la comprendre.
Depuis peu, The Blind a décliné le concept en faisant de la sérigraphie avec une encre gonflante qui reproduit des points braille. Et là encore, il cherche à piquer la curiosité des personnes qui croisent ses œuvres. En créant une œuvre aussi visuelle que sensuelle, l'artiste relie deux mondes qui parfois ne communiquent pas beaucoup.
"Je trouvais intéressant de faire le lien entre deux mondes différents. Mais le rapport qu'il y a entre les deux milieux, c'est la rue. Pour nous, la rue est un lieu où on peut s'exprimer. Et pour les personnes aveugles, la rue c'est une galère, c'est le lieu où il y a tous les dangers, se déplacer n'est pas simple…", explique The Blind.
Une démarche iconoclaste qui donne à réfléchir sur le monde qui nous entoure. À travers son travail, The Blind ouvre les yeux de son public qu'il soit voyant ou non.