L’hôpital de Tulle condamné après l’AVC d’un trentenaire
L’hôpital de Tulle a été condamné à verser plus d’un million d’euros à un homme victime d’un AVC en 2016. Le patient, dont l'IRM avait été déplacé d'une semaine, a conservé de graves séquelles.
Une "faute" aux lourdes conséquences. L'hôpital de Tulle en Corrèze a été condamné à verser plus d'un million d'euros à un trentenaire victime d'un AVC en 2016 après le report d'un examen qui aurait dû se faire en urgence, selon un jugement rendu fin avril.
Dans cette décision consultée par l'AFP et dont les journaux Le Populaire du Centre et La Montagne se font l'écho mercredi 3 avril, le tribunal
administratif de Limoges a également ordonné le versement de 325 430 euros à la
Sécurité sociale.
Maux de têtes, difficultés à articuler...
L'ancien mécanicien, alors âgé de 27 ans, s'était d'abord rendu aux urgences de l'hôpital d'Ussel en Corrèze, le 1er mai 2016, en raison de maux de tête intenses et de vomissements. Un scanner cérébral n'avait révélé aucune anomalie et il était rentré chez lui.
Le 9 mai, de nouveaux maux de tête et des difficultés à articuler avaient conduit le patient chez son médecin traitant qui, après des consultations téléphoniques, l'avait orienté vers l'hôpital de Tulle pour une IRM cérébrale. Il s'y était rendu aussitôt mais après plusieurs heures d'attente, l'examen n'avait pas été effectué, l'établissement programmant une IRM à distance.
Deux jours plus tard, le jeune homme, atteint d'aphasie,
était hospitalisé à Tulle, où une IRM pratiquée cette fois en urgence révélait
un AVC dont il a conservé d'importantes séquelles : une hémiplégie droite et une cécité de l'oeil gauche notamment.
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Indemnités et rentes annuelles
L'hôpital d'Ussel a été mis hors de cause pour son action mais le tribunal a estimé que celui de Tulle avait jugé "à tort", une semaine plus tard, qu'un examen n'était pas utile dans l'immédiat, et commis "une faute" en ne lui prescrivant pas d'aspirine, la "perte de chance" de la victime étant évaluée à 95%.
"En réparation des préjudices subis", la Société
hospitalière d'assurances mutuelles (Sham) devra verser 813 765 euros, après
une provision de 197 807 euros il y a quatre ans. Des rentes annuelles d'un
total de 53 000 euros ont également été accordées à la victime pour compenser
son besoin d'assistance permanente et la perte de ses gains professionnels. Après un congé maladie, le jeune homme a en effet été licencié en 2018, pour inaptitude
physique, par le garage automobile qui l'employait.