Plaies profondes : une nouvelle technique de cicatrisation
Les escarres sont des plaies graves et parfois profondes. Elles surviennent lorsque les vaisseaux sanguins sont écrasés par le poids du corps et les tissus cutanés manquent d'oxygène. Ces plaies très douloureuses peuvent atteindre les muscles et parfois les os. Et pour les paraplégiques, la cicatrisation se fait mal à cause notamment d'une mauvaise vascularisation des tissus. Au CHU de Montpellier, le service de plaies et cicatrisations utilise une machine qui permet l'activation de la cicatrisation. Les résultats très prometteurs représentent un espoir pour ces malades.
Parce qu'ils restent longtemps assis, les paraplégiques peuvent parfois développer des escarres. Pour faciliter la cicatrisation, ils peuvent aujourd'hui bénéficier d'une nouvelle machine. Au bloc opératoire, le chirurgien évalue d'abord l'état de la plaie profonde.
Pour maîtriser l'infection, il faut enlever les germes de la plaie pour la nettoyer. Petit à petit, le chirurgien creuse une cavité pour arriver jusqu'à l'os. Des prélèvements sont ensuite effectués et analysés ultérieurement pour identifier la nature de l'infection.
Puis, le chirurgien nettoie avec un antiseptique pour supprimer tous les germes qui pourraient rester sur la surface car la plaie est souvent située dans une région qui n'est pas très propre, proche de l'anus et de la vessie. Parfaitement désinfectée, elle est alors prête pour l'étape cruciale de la technique de cicatrisation.
Une mousse synthétique est placée en contact direct avec les berges de la plaie. Un film stérile assure ensuite l'étanchéité de la zone. Puis, grâce à une perforation, le chirurgien installe deux tuyaux reliés à la machine. La technique consiste à injecter un sérum physiologique d'un côté et à aspirer les germes de la plaie de l'autre.
Un nouveau tissu sain se forme grâce à cette technique et progressivement il comble la plaie. Car chez les patients paraplégiques, les tissus sont mal vascularisés, leur cicatrisation est difficile. "C'est une réelle nouveauté pour ces patients que de pouvoir bénéficier de ces techniques car enfin, on obtient des résultats qu'on n'obtenait pas avant sur la cicatrisation. On évite ainsi que l'infection ne se propage", explique le Dr Luc Téot, chirurgien chef du département "Plaies et cicatrisations" au CHU de Montpellier.
Le patient doit garder la machine plusieurs semaines en permanence. Sa plaie est ainsi nettoyée toutes les deux heures. En parallèle, il doit suivre une antibiothérapie adaptée pour traiter l'infection. La plaie est ensuite définitivement comblée par autogreffe lors d'une dernière intervention chirurgicale.