La cryolipolyse dans le viseur des autorités de santé
La Haute autorité de santé vient de lancer une consultation publique afin d’évaluer les risques pour la santé de la lipolyse à froid, une technique très en vogue, utilisée pour éliminer la graisse sous-cutanée.
Eliminer les graisses grâce à la cryolipolyse, est-ce vraiment une bonne idée ? C’est en tout cas la question que se pose la Haute autorité de santé (HAS), après que des signalements d’effets indésirables tels que des brûlures graves ont été rapportés chez des personnes ayant utilisé cette technique.
Peu de données sur les effets indésirables
Apparue au début des années 2000, la cryolipolyse à visée esthétique est censée s’attaquer à la graisse accumulée sous la peau, en détruisant les adipocytes, les cellules graisseuses, par le froid. « Son caractère non invasif et sa rapidité d’exécution lui ont permis de prendre une place importante sur le marché de l’esthétique », souligne la HAS dans un communiqué.
En décembre 2016, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) avait publié un rapport sur les risques sanitaires liés à l’utilisation, entre autres, de cette technique. L’instance sanitaire y révélait, concernant les techniques de lipolyse dans leur ensemble, y compris la cryolipolyse, que « la littérature [scientifique] sur le sujet ne [permettait] pas de savoir si tous les appareils utilisés (…) [induisaient] des effets indésirables notables ». Elle y notait, par ailleurs, que, d’après les données publiées sur la tolérance des appareils, « souvent succintes », il était difficile de savoir si certains effets n’étaient « pas observés parce qu’ils n’existent pas ou parce qu’ils ne sont pas recherchés ». Elle précisait, enfin, qu’il n’y avait aucune information concernant les effets chroniques ou à long terme des actes réalisés avec ces appareils.
Un questionnaire en ligne
A la suite de ce rapport, la HAS a donc lancé une évaluation de la dangerosité de la cryolipolyse à visée esthétique.
L’analyse de la littérature scientifique française et internationale et de diverses bases de données en santé étant achevée, la Haute autorité cherche désormais à récolter des informations « de terrain » sur la sécurité des appareils de cryolipolyse. Elle a donc lancé, le 24 avril, une consultation publique à destination des organismes professionnels (professionnels de santé, professionnels de l’esthétique et de la beauté), des associations d’usagers, de consommateurs ou de patients via un questionnaire mis à leur disposition sur le site internet de la HAS.
Les réponses ne pouvant être transmises « qu’au titre d’une représentation collective », les témoignages individuels ne seront pas recueillis. Ils peuvent, en revanche, être transmis, « soit auprès de l’agence régionale de santé du territoire quand celui qui a pratiqué la cryolipolyse n’est pas un professionnel de santé, soit via le portail internet signalement-sante.gouv.fr quand il s’agit d’un professionnel de santé », rappelle l’instance sanitaire.
La consultation, qui doit durer cinq semaines, s’achèvera le 28 mai prochain.