Les risques de la cryolipolyse à visée esthétique confirmés par la HAS
Alors que le recours à la technique de cryolipolyse pour mincir se généralise, la Haute autorité de santé alerte sur les risques que représente cette technique.
Apparue au début des années 2000, la cryolipolyse dite "à visée esthétique", consiste à appliquer un refroidissement local et prolongé sur une zone à amincir, dans le but de détruire les cellules graisseuses. Bien que son efficacité ne soit pas démontrée, cette technique fait de plus en plus d’adeptes.
Suspicion d’effets indésirables
En décembre 2016, cependant, un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) indiquait que "la littérature [scientifique] sur le sujet ne [permettait] pas de savoir si tous les appareils utilisés (…) [induisaient] des effets indésirables notables".
Ce rapport, combiné à des signalements d’effets indésirables transmis par le Conseil national de l’Ordre des médecins et par la police judiciaire, a amené le ministère de Santé à saisir la HAS pour qu’elle émette un avis sur les éventuels risques liés à cette technique.
Des complications parfois graves
Publié en juillet dernier, cet avis pointe un certain nombre complications pouvant apparaître après une séance de cryolipolyse : douleurs, ecchymoses, rougeurs, engourdissements, picotements. Dans la plupart des cas, selon la HAS, ces complications disparaissent spontanément en quelques jours ou quelques semaines.
Mais, dans certains cas, ces effets indésirables peuvent être "durables (brûlures, hyperpigmentations, neuropathies sensorielles périphériques) voire irréversibles, comme les hernies inguinales et les hyperplasie paradoxales (accroissement local du tissu adipeux)". Selon l’instance sanitaire, "ces complications sont graves, en particulier les hernies ou les brûlures pouvant atteindre le 3ème degré, puisqu’elles nécessitent une hospitalisation et une intervention chirurgicale". Une gravité qui "apparaît disproportionnée pour un acte esthétique externe dont l’objectif initial relevait du modelage corporel et non du soin", ajoute la HAS. Qui précise, par ailleurs, que certains de ces effets secondaires "seraient dus à un mésusage de la part des opérateurs ou à des dysfonctionnements des appareils".
Renforcer l’encadrement
En conclusion, la HAS précise donc que "la cryolipolyse à visée esthétique présente une suspicion de danger grave pour la santé en l’absence actuelle de mise en œuvre de mesures de protection de la santé des personnes ". Et recommande la mise en œuvre de dispositions d’encadrements renforcées, parmi lesquelles "garantir l’information complète, écrite et préalable des personnes sur les contre-indications de la technique et les effets indésirables possibles".