Et si des insectes remplaçaient certains pesticides ?
Pour remplacer des insecticides tueurs d'abeilles interdits depuis le 1er septembre, des chercheurs de l'Inra de Nice portent de grands espoirs sur d'autres insectes. Explications.
Depuis le 1er septembre 2018, il est interdit en France d'utiliser trois insecticides de la famille des néonicotinoïdes. Les agriculteurs ont donc un besoin urgent d'alternatives à ces neurotoxiques tueurs d'abeilles.
À Sophia Antipolis, près de Nice, des chercheurs de l'Inra travaillent sur cette question depuis quarante ans. Et la solution pourrait bien venir d'autres insectes. Leur nom de code : auxiliaires ou agents de lutte biologique. Leur mission est de remplacer les pesticides avec une seule stratégie : le biocontrôle. La reine du biocontrôle est Trichogramma brassicae. Une micro-guêpe étudiée depuis les années 80 à l'Inra. À peine un millimètre de long mais une alliée de taille contre la vorace pyrale du maïs.
Le " biocontrôle ", LA solution pour remplacer les pesticides ?
D'autres parasitoïdes sont également à l'étude pour venir à bout de leurs cousins ravageurs de vergers, comme une punaise invasive, friande d'arbres fruitiers, venue d'Asie. Les scientifiques sont allés chercher les prédateurs naturels de cette punaise dans son milieu d'origine pour les introduire durablement en France. C'est ce qu'on appelle la lutte biologique par acclimatation. Mais ils veillent à ne jamais bouleverser leur écosystème.
Pour lutter contre les envahisseurs, il existe d'autres méthodes naturelles. Ils n'ont pas toujours bonne presse mais les virus, les bactéries, les champignons, pourraient bien devenir les prochains agents de lutte biologique.
Le biocontrôle suscite beaucoup d'espoir mais cette technique n'est pas sans risque. Aujourd'hui en France, seules 5% des surfaces agricoles ont choisi la lutte biologique pour se débarrasser des insectes ravageurs.