Pesticides : le gouvernement suspend l'utilisation d'un produit à l'origine d'intoxications
Les produits contenant du métam-sodium, un pesticide qui aurait provoqué des intoxications, ne seront plus employés en France jusqu’à fin janvier 2019.
Le gouvernement suspend jusqu'à la fin janvier l'utilisation en France des produits contenant du métam-sodium, un pesticide utilisé notamment par les producteurs de mâche et pointé du doigt à la suite d'intoxications, dans l'attente de travaux de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).
"L'utilisation des produits phytopharmaceutiques contenant la substance active métam ou métam-sodium est suspendue jusqu'au 31 janvier 2019", indique un arrêté pris jeudi par le gouvernement et publié vendredi au Journal officiel.
"Sage décision"
Cette décision a été prise compte tenu de cas d'intoxication et des "doutes sur la possibilité d'utiliser les produits concernés de façon sûre selon les modalités actuellement en vigueur", indique l'arrêté.
La suspension au niveau national est "une sage décision pour la santé des agriculteurs et des citoyens", ont réagi des députés LREM des Pays de la Loire, dont Matthieu Orphelin, dans un communiqué. "Il faut maintenant accompagner les acteurs dans le déploiement rapide des alternatives existantes". L'Anses doit se prononcer sur l'utilisation de ce produit fin novembre, soulignent-ils.
Un produit déjà interdit en Maine-et-Loire
L'utilisation du métam-sodium était déjà interdite en Maine-et-Loire où des dizaines de personnes ont récemment été intoxiquées par ce produit.
Jeudi 25 octobre, la préfecture de Maine-et-Loire avait fait savoir que la suspension dans le département était prolongée jusqu'au 31 décembre, notamment en raison de "la mauvaise maîtrise des techniques liées à l'utilisation du métam-sodium et le non-respect de la réglementation en vigueur".
Entre le 28 septembre et le 12 octobre, le Maine-et-Loire a connu trois épisodes d'intoxications liés à l'utilisation de pesticides à base de métam-sodium.
Le 9 octobre, 61 personnes, des ouvriers agricoles pour la plupart, avaient ainsi été exposées à des produits provoquant des irritations des voies oculaires et respiratoires. Dix-sept personnes avaient été hospitalisées ce jour-là.