Pesticides : un lymphome reconnu comme maladie professionnelle
Le lymphome malin non hodgkinien, un cancer du système immunitaire, a été reconnu en France comme maladie professionnelle pour les agriculteurs ayant été exposés aux pesticides dans le cadre de leur métier.
Le lymphome malin non hodgkinien figure désormais au tableau des maladies professionnelles reconnues pour l’agriculture. Un décret dans ce sens a signé par le ministre de l'Agriculture a été publié le 9 juin 2015. L'exposition des agriculteurs peut provenir de la "manipulation ou l'emploi" de pesticides, "par contact ou inhalation", ainsi que du "contact avec les cultures, les surfaces, les animaux traités ou lors de l'entretien des machines destinées à l'application des pesticides", précise le texte.
Le lymphome, est un cancer qui s’attaque au système lymphatique qui rassemble des organes comme la rate, le thymus, la moelle osseuse ainsi que des ganglions et un réseau vasculaire permettant la circulation de la lymphe. Un liquide transparent qui transporte notamment nos cellules de défense. Ces cellules sont appelées "lymphocytes".
Certains sont des globules blancs, ils aident à éliminer les déchets, ils repèrent et tuent les cellules étrangères, suppriment les virus et germes responsables de différentes infections et s'attaquent même aux cellules anormales. Quand ce système dysfonctionne, les cellules de défense deviennent malades. Des gènes peuvent muter et rendre ces cellules cancéreuses. Leur multiplication anarchique provoque alors l'apparition de tumeurs qu'on appelle lymphomes.
Ces tumeurs se développent là où il y a de la lymphe, c'est-à-dire partout. Dans l'un ou dans plusieurs des 600 ganglions présents dans le corps, au niveau des amygdales ou dans la muqueuse de l'intestin grêle. Les lymphomes non hodgkiniens apparaissent sur des sujets plus âgés, 60 ans en moyenne. Ils sont plus fréquents et plus délicats à traiter car il existe plus d'une trentaine de formes différentes.
Il existe différents traitements possibles et le taux de survie est extrêmement variable mais il est en moyenne de 55%, 5 ans après le diagnostic de la maladie. L’exposition aux pesticides est connue depuis longtemps comme un facteur favorisant du lymphome non hodgkinien.
La reconnaissance officielle de cette pathologie comme maladie professionnelle permettra à de nombreux agriculteurs de faire prendre en charge leurs soins et de prétendre à une indemnisation.