Pollution : de nouvelles mesures pour lutter contre les particules fines
Depuis dimanche, un nouveau pic de pollution touche une grande partie de l'hexagone, notamment les régions parisiennes et lyonnaises, le centre et l'ouest. Des mesures sont mises en place, comme la circulation différenciée.
Après un épisode de pollution intense en décembre, la France est à nouveau touchée. Ce nouveau pic de pollution s’explique par l’association du froid, l’absence de vent et une situation anticyclonique. Les préfectures ont pris des premières mesures. Parmi elles, la circulation différenciée, une première en France.
- Quelles sont les régions touchées ?
En Ile-de-France, le "seuil d’alerte" pour la pollution aux particules fines a été dépassé dès samedi soir. Airparif, organisme chargé de la surveillance de la qualité de l’air, avait noté une concentration de 90 µg/m3. Après une aggravation dimanche, la concentration est à 94 µg/m3 lundi 23 janvier, à 11h. "Les niveaux sont montés hier soir assez forts, donc on part ce matin sur une situation polluée", explique Charles Kimmerlin, prévisionniste chez Airparif. Le seuil d’alerte est fixé à 80 µg/m3.
D’autres régions sont concernées :
En Rhône-Alpes, le seuil d'alerte à la pollution par les particules fines touche tous les départements. La Drôme, l'Ardèche, la Loire et la Savoie ont rejoint le Rhône, l'Isère, la Haute-Savoie et l'Ain, selon les communiqués des différentes préfectures. Grenoble atteint son 4e jour de pic de pollution lundi 23 janvier.
En Bourgogne, le seuil d'alerte à la pollution aux particules a été déclenché ce week-end dans l'Yonne, la Nièvre et la Saône-et-Loire, a fait savoir Atmosf'air Bourgogne.
La Bretagne, les Pays de la Loire, l'Eure et la Seine-Maritime en Normandie, sont aussi concernés par l’alerte pollution.
- Quelles mesures ?
A quoi ce pic de pollution est-il lié ? "A une situation anticyclonique et un temps froid et sec, associé à peu de vent et à une inversion de températures qui va créer une cloche au-dessus de l'Ile-de-France et plaquer les polluants au sol", explique Airparif. L’explication tient pour toutes les régions concernées.
L'arrêt des feux de cheminée et l'interdiction de brûler des déchets verts ont été promulgués. Mais les préfectures agissent surtout sur la circulation routière. Les vitesses maximales autorisées sont réduites de 20km/h.
La circulation alternée est aussi mise en place.
A cela s’ajoute une nouvelle mesure : la circulation différenciée, basée sur les vignettes anti-pollution Crit’Air. Depuis 5h30, lundi 23 janvier, à Paris, dans sa petite couronne, et à Lyon, les véhicules les plus polluants n’ont pas le droit de circuler. Ceux immatriculés avant 1997, et entre 1997 et 2001 sont interdits. C’est une première en France. Elle aura valeur de test dans ce nouvel épisode de pollution.
- Quels risques pour la santé ?
Le seuil d'alerte est le niveau au-delà duquel une exposition de courte durée présente un risque pour toute la population, plus uniquement les personnes fragiles.
La pollution atmosphérique est responsable de 48.000 décès annuels prématurés en France et réduit jusqu’à deux ans l’espérance de vie, selon une étude de Santé publique France.
La plupart des personnes ne ressentent que de légères gênes, comme la toux, l’irritation des yeux… D’autres, plus sensibles, peuvent souffrir d’affections respiratoires ou cardiovasculaires. Les particules fines pénètrent dans l’appareil respiratoire et d’autres organes, notamment le cœur.