Une activité physique soutenue pour vivre longtemps
Faire de l'exercice physique de manière soutenue est essentiel pour éviter une mort prématurée, selon deux travaux de recherche de grande envergure publiés ce 6 avril 2015 dans la revue JAMA Internal Medicine.
La revue médicale a publié une synthèse d’études portant sur 661.137 hommes et femmes âgés de plus de 21 ans, suivis sur une moyenne de 14 ans. Les chercheurs ont analysé la répartition des 116.686 décès constatés sur cette période.
Ils ont ainsi observé un risque de mortalité de 18 à 22% plus faible "chez les sportifs qui effectuent chaque semaine moins que l'activité minimum recommandée" (75 minutes d’activité d’intensité vigoureuse ou 150 minutes d’activité d'intensité modérée, voir encadré), comparativement aux personnes ne pratiquant aucune activité physique durant les loisirs.
Ce risque était de 30 à 33% plus faible chez ceux pratiquant une à deux fois ce minimum recommandé, et 35% à 38% plus faible chez ceux pratiquant deux à trois fois ce minimum. Ceux dont la pratique est de 3 à 5 fois supérieure à ces recommandations présentent quant à eux un risque de mortalité diminué de 38% à 41% ! La diminution du risque de décès est observée tant pour les maladies cardiovasculaires que pour le cancer.
Activité physique soutenue
Ce 6 avril a également été publiée, dans le même JAMA Internal Medicine, une étude australienne qui corrobore ces observations. Les auteurs ont suivi durant six ans 204.542 sujets, âgés de 45 à 75 ans, répartis en trois groupes. Les membres du premier groupe pratiquaient un exercice d'intensité modérée, ceux du deuxième des exercices caractérisés par "des efforts vigoureux". Le troisième groupe était constitué de "sédentaires", ne pratiquant pas d'activité physique régulière.
Au terme du suivi, 7.435 participants étaient décédés. L’analyse a montré que, par rapport aux sédentaires, les membres du sous-groupe "exercice d'intensité modérée" avaient un risque de mortalité diminué, estimé entre -2% à -16%. Toujours par rapport aux sédentaires, les pratiquants réguliers d'"exercices vigoureux" présenteraient également un risque de mortalité réduit, plus net encore (estimé entre -7% à -18%).
"Les bienfaits d'une activité physique soutenue ont été observés chez des hommes et des femmes de tous âges et étaient indépendants du temps passé à être actif", explique le Dr Klaus Gebel, l'un des auteurs de cette recherche.
"L'exercice physique soutenu peut produire des effets importants pour la longévité, que l'on souffre ou pas d'une maladie cardiaque, d'obésité ou de diabète", souligne-t-il.
Pour le docteur Ding, de la faculté de santé publique de l'Université de Sydney, cette recherche indique que des activités physiques énergiques devraient être davantage encouragées par les médecins et les autorités sanitaires. "Notre recherche indique qu'encourager des efforts physiques plus intenses pourrait contribuer à empêcher des décès évitables plus jeunes", note-t-elle.
"Notre étude indique que même de petites doses d'activités physiques soutenues peuvent aider à réduire le risque de mort prématurée", acquiesce le Dr Gebel.
Sources :
- Effect of Moderate to Vigorous Physical Activity on All-Cause Mortality in Middle-aged and Older Australians. K. Gebel et coll. JAMA Intern Med. publié en ligne le 6 avril 2015 doi:10.1001/jamainternmed.2015.0541
- Leisure Time Physical Activity and Mortality A Detailed Pooled Analysis of the Dose-Response Relationship. H. Arem et coll. JAMA Intern Med. publié en ligne le 6 avril 2015 doi:10.1001/jamainternmed.2015.0533
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et les autorités sanitaires aux Etats-Unis, en Europe et en Australie recommandent qu'un adulte fasse chaque semaine au moins 150 minutes d'activité physique modérée (natation...), ou 75 minutes d'activité vigoureuse (courir, faire de l'aérobic, du tennis...).