Ce que l'on sait des 4 plaintes qui visent un hôpital des Vosges
L’hôpital de Remiremont dans les Vosges est visé par trois plaintes pour homicide involontaire et une pour mise en danger de la vie d’autrui. En deux ans, trois patientes sont mortes dans des circonstances troubles.
Faire toute la lumière sur quatre affaires suspectes à l'hôpital de Remiremont. C'est l'objectif des plaintes déposées contre cet hôpital des Vosges, dont trois pour homicide involontaire et une pour mise en danger de la vie d'autrui, a appris l'AFP mardi 20 décembre auprès du parquet d'Epinal et de l'avocate des plaignants.
Trois décès en deux ans
Trois patientes âgées de 59, 67 et 78 ans sont décédées à deux ans d'intervalle, entre juillet 2020 et juillet 2022 dans ce centre hospitalier. Deux d'entre elles y étaient entrées pour une fracture du fémur et avaient été prises en charge par "le même chirurgien et le même anesthésiste", l'une en juillet 2020, l'autre deux ans plus tard, a précisé Maître Nancy Risacher, jointe par l'AFP.
Or, pour l'une d'elles, "l'opération s'était bien
passée" et elle devait "partir dans un centre de rééducation" le
jour de son décès, le 29 juillet dernier, selon l'avocate.
"Mêmes circonstances nébuleuses"
"On ne connaît pas les causes exactes du décès, on nous indique les conséquences", à savoir une "défaillance multi-viscérale", selon Me Risacher, qui souhaite que la "vérité" émerge "à travers les plaintes" car "on ne meurt pas d'une fracture du fémur". Les deux femmes seraient mortes dans les "mêmes circonstances nébuleuses", rapporte encore l'avocate.
La troisième patiente avait été amenée aux urgences en mai 2022 et était décédée "quelques jours après une pancréatite aigüe", a ajouté Me Risacher.
Le parquet d'Epinal a ouvert une information judiciaire "contre X pour homicide involontaire", a indiqué le procureur de la République, Frédéric Nahon.
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Une erreur de diagnostic ?
Le quatrième plaignant, un homme de 46 ans, s'est rendu à l'hôpital en octobre dernier après une chute, où les soignants ne lui avaient pas détecté dix côtes cassées. "Cela aurait pu être grave, toucher le poumon, la rate, car il avait des difficultés à respirer", fustige Me Risacher. Son client, "pas douillet" et à la "patience d'ange", avait fini après plusieurs semaines de douleurs par aller faire une radio dans un centre d'imagerie de Nancy : "là, ils ont vu les côtes cassées, sans appel".
De son côté, la direction de l'hôpital, "désolée de la situation", s'est prévalue d'une "prise en charge selon les règles de l'art" : "nous avons une équipe chirurgicale chevronnée", a déclaré le directeur, Dominique Cheveau. Selon lui, ces plaintes vont permettre de faire la lumière sur les faits: "nous ne demandons qu'à comprendre ce qui s'est passé", a-t-il ajouté.