Quand faut-il déclencher un accouchement ?
Les accouchements déclenchés représentent 20 à 27% des accouchements. Il s'agit d'accouchements provoqués avant le terme pour raisons médicales, à la demande de la famille, ou encore parce que le bébé ne veut pas sortir… Mais toutes les femmes ne le vivent pas de la même manière. Certaines le demandent, d'autres le redoutent. Pour un tiers des mamans, un accouchement provoqué est un accouchement mal vécu. Explications.
Il existe trois techniques de déclenchement différentes, prescrites par les médecins en fonction de l'ouverture du col. "On peut utiliser l'ocytocine quand le col est déjà un peu ouvert. Elle produit des contractions et on l'utilise par perfusion. Si le col est moins favorable donc un peu plus fermé, on utilise un gel que l'on met au fond du vagin. Enfin, quand le col n'est vraiment pas favorable voire fermé, on utilise le Propess®", explique Pauline Parrour, sage-femme. Le Propess® est une petite bandelette imbibée de prostaglandine.
Les accouchements déclenchés concernent entre 20 et 27% des femmes. Ils sont plus fréquents lors d'une première grossesse et sont prescrits dans 63% des cas pour raisons médicales et dans 33% des cas pour un dépassement de terme. "L'objectif d'un déclenchement est de permettre à l'enfant d'arriver dans les meilleures conditions et à la maman d'avoir le moins de complications possibles. On ne va jamais faire un déclenchement à l'encontre de la vie d'une maman ou d'une future maman. Mais il y a des arguments médicaux que les personnes entendent", précise le Pr Christophe Poncelet, gynécologue-obstétricien.
Ces arguments, tous les médecins ne prennent pas le temps de bien les expliquer. Et certaines mères comme Sandy (voir la vidéo) peuvent en garder un mauvais souvenir. Sandy a vécu deux grossesses et deux déclenchements. Ses deux bébés ne se décidaient pas à sortir, et deux jours après le terme, alors que les recommandations officielles tolèrent jusqu'à sept jours, les médecins ont déclenché les accouchements : "Je n'avais aucun problème, le bébé n'avait pas de problème non plus donc j'ai demandé à l'hôpital où j'étais suivie s'il n'était pas possible d'attendre un peu plus longtemps puisque je sentais que le bébé allait venir et que ça allait être bientôt le moment. Mais pour eux, c'était le protocole et il n'y avait pas de possibilité. Il n'y avait pas de discussion possible avec le médecin. C'était 48 heures et ce n'était pas plus", raconte Sandy.
Si chaque hôpital a son protocole de déclenchement, dans plus de 30% des cas, cette expérience est mal vécue.