PMA : vers la fin de l’anonymat du don de sperme ?
Arthur Kermalvezen, 34 ans, est né grâce à un don de sperme. Il affirme avoir retrouvé son père biologique grâce à un test génétique illégal vendu sur internet.
A deux jours de l’ouverture des Etats généraux de la bioéthique, l’histoire d’Arthur Kermalvezen relance le débat sur l’accès aux origines des enfants nés de procréation médicalement assistée. Le jeune homme se bat depuis plusieurs années pour connaître l’identité de son géniteur, ce que la loi française interdit.
Ce n’est pas le cas dans tous les pays. En Suède ou au Royaume-Uni, à 18 ans, les personnes, nées grâce à un don de sperme, peuvent contacter leur géniteur. Le Pr Jean-Philippe Wolf dirige le Centre d'Etudes et de Conservation des œufs et du sperme humains (CECOS) à l’hôpital Cochin à Paris. Il s’oppose à cette levée de l’anonymat car, selon lui, elle a eu deux conséquences en Suède. "La première, c’est que des couples sont partis au Danemark chercher du sperme de donneur pour éviter d’avoir à s’enregistrer sur le registre national. La deuxième conséquence, qui est aussi grave, c’est que les couples n’ont plus dit à leurs enfants qu’ils étaient issus de sperme de donneur. Ce qui fait que l’enfant, ne le sachant pas, ne pouvait pas aller demander à ses 18 ans de lever l’anonymat, or ne pas dire c’est ce qu’il y a de plus grave."
Dans les pays où l’anonymat est levé, le nombre de dons n’aurait pas baissé. En France, on estime que 70 000 enfants sont nés grâce à un don de sperme, depuis la mise en place des premières banques en 1973.