Une larve sous la peau du visage
Une jeune femme russe s’inquiétait de l’apparition et de la disparition de nodules sur son visage. Après examen, il s’agissait de la larve d’un parasite, transmise par une piqûre de moustique. Un cas médical pas si rare.
Durant deux semaines, une russe de 32 ans a observé l’apparition et la disparition d’étranges renflements sur son visage. Selfie après selfie, elle a ainsi recensé un premier nodule sous son œil gauche puis, cinq jours plus tard, plusieurs boursouflures au dessus de la paupière. De temps à autres, les zones déformées la démangeaient, ou la brûlaient.
Son inquiétude a atteint son paroxysme lorsque la partie gauche de sa lèvre supérieure a commencé à enfler, pour presque doubler de volume. Rendue à l’hôpital d’état de Rostov-sur-le-Don, la déformation a regagné la paupière. Le diagnostic est rapidement posé : sous sa peau chemine un parasite. Une incision et l’habileté d’une pince chirurgicale permirent de rapidement soulager la patiente.
Celle-ci a relaté aux chirurgiens avoir récemment voyagé dans une zone rurale "où elle avait été fréquemment été piqué par des moustiques". Les analyses en laboratoire ont permit d’identifier le parasite, une larve de Dirofilaria repens, qui peut être inoculée à l’homme par les moustiques.
Voir également : Un ver cheminait dans son cerveau
Le ver Dirofilaria repens grandit dans l’organisme de certains mammifères infectés, tels que les chiens, les chats ou les renards. En piquant l’animal porteur, les moustiques prélèvent des larves de Dirofilaria à leur premier stade de développement (stade dit microfilaire). Si elles sont inoculées à un organisme humain, ces larves ne peuvent pas atteindre le stade final de leur développement, et se contentent de cheminer sous la peau.
Dirofilaria repens est un parasite recensé dans toute l’Europe, y compris en France. Quelques cas de parasitoses humaines sur le territoire sont recensées dans la littérature médicale.
la rédaction d'Allodocteurs.fr
Source : V. Kartashev & F. Simon, "Migrating Dirofilaria repens", NEJM, 21 juin 2018. doi:10.1056/NEJMicm1716138