Une religieuse "miraculeusement" guérie à Lourdes
L’Eglise catholique a reconnu la guérison "miraculeuse" d’une de ses fidèles. Préalablement, une enquête avait conclu à l’absence d’explications médicales de cette rémission.
Sœur Bernadette Moriau, 69 ans aujourd’hui, souffrait du syndrome de la queue de cheval depuis 1966, ce qui l’empêchait de marcher normalement et d’exercer son métier d’infirmière. Pourtant, le 11 juillet 2008, de retour en Picardie après un pèlerinage à Lourdes, Sœur Bernadette "ressent une sensation inhabituelle de relâchement et de chaleur dans tout son corps". Elle "perçoit [par la suite] comme une voix intérieure qui lui demande d'enlever l'ensemble de ses appareils, corset et attelle", d'après le diocèse. Le jour même, elle arrête ses traitements. Dimanche 11 février, cette guérison a été reconnue "comme miraculeuse" par l'évêque de Beauvais.
- A lire aussi : "Syndrome de la queue de cheval : à détecter d'urgence !"
"Nous devons chercher toutes les explications possibles"
Ce 70e miracle survenu lors ou "grâce" à un pèlerinage à Lourdes a pourtant mis dix ans à être reconnu. Il a en effet fallu que le Bureau des constatations médicales de la ville (BCML) étudie le phénomène. Avant qu’un événement de ce type soit considéré comme miraculeux, on doit pouvoir affirmer que rien ne peut l’expliquer rationnellement. "Nous devons chercher toutes les explications possibles", explique à Allodocteurs.fr le Dr Alessandro de Franciscis, Président du BCML.
Lorsqu’une personne qui clame une rémission inexpliquée se rend au BCML, le médecin essaie dans un premier temps de savoir si elle souffre d’une maladie ou d’un handicap grave. Il se demande ensuite si sa guérison semble effective. Si les deux réponses sont positives, le médecin se demande si cette situation est quelque chose d’exceptionnel. Il juge alors l’état psychologique de la personne, puis, s’il considère qu’il est nécessaire de poursuivre l’enquête, il réunit le maximum de pièces pour étayer le diagnostic. La personne concernée devra revenir l’année suivante pour que le médecin puisse vérifier sa guérison. Une fois les pièces du dossier récupérées, il réunit le BCML.
Une guérison inexpliquée "dans l’état actuel des connaissances scientifiques".
Les médecins de Lourdes, quelle que soit leur confession ou opinion, peuvent y prendre part. "Ils peuvent poser toutes les questions qu’ils souhaitent et discuter entre eux sur la solidité du diagnostic et sur les évolutions connues de cette maladie", indique le diocèse. Si le BCML constate la guérison, le dossier est transmis au Comité Médical International de Lourdes (CMIL), qui approfondit l’examen et "peut soumettre des pièces du dossier, en aveugle, à des confrères pour recueillir leur appréciation". Le CMIL peut, enfin, certifier que cette guérison est inexpliquée "dans l’état actuel des connaissances scientifiques".
Entre 2009 et 2016, le BCML a donc mené plusieurs examens médicaux, des expertises et trois réunions collégiales. "Nous lui avons même fait passer des examens psychiatriques : est-elle folle ?", ajoute le Dr Alessandro de Franciscis. Néanmoins, cette précision mise à part, le détail des examens que Sœur Bernadette a passés n’a pas été communiqué. Au terme de ses travaux pourtant, le BCML a finalement reconnu "le caractère imprévu, instantané, complet, durable et inexpliqué de la guérison".