Particules fines et pollution : le cauchemar des allergiques
Au printemps, on pense souvent allergies aux pollens, mais la pollution est aussi un vecteur important d'allergies. Et les personnes allergiques sont particulièrement touchées par les pics de pollution. Leurs symptômes sont exacerbés par les différents polluants présents dans l'air et notamment les particules fines.
Il n'y a pas que la floraison des arbres qui incommode les personnes allergiques. Les pots d'échappement sont tout aussi gênants. Les coupables : les particules fines. Invisibles à l'oeil nu, les particules fines proviennent principalement de la circulation des voitures diesel, mais aussi du chauffage des logements ou encore du travail agricole. Ces particules microscopiques auraient des effets délétères sur notre organisme et notamment en matière d'allergies respiratoires.
Les particules fines favorisent et aggravent les symptômes des personnes allergiques, qui doivent alors s'adapter lors des pics de pollution comme l'explique le Dr Pierrick Hordé, allergologue : "En période de pics, les allergiques, les asthmatiques doivent prendre leurs traitements. Ils doivent le soir lorsqu'ils sont sortis dehors, se rincer les cheveux car ils accumulent les pollens dans leur chevelure. Deuxièmement, ils doivent durant ces pics de pollution, éviter de faire du sport à l'extérieur parce que cela peut aggraver l'asthme ou provoquer des crises d'asthme".
Mesurer les pics de pollution, c’est le rôle d'AirParif. La concentration moyenne journalière de particules fines ne doit pas dépasser 50 microgrammes par mètre cube d'air plus de 35 jours dans l'année. C'est l'Union européenne qui l'impose. Or, la France ne respecte pas ces valeurs limites, notamment en région parisienne où le seuil d'alerte est régulièrement déclenché.
Résultat, en cas de seuil d'alerte dépassé, "on considère qu'il y a une mise en danger des personnes et des écosystèmes. Dans ce cas, les mesures deviennent obligatoires, coercitives, elles s'imposent à tout le monde sans avoir le choix : réduction de la vitesse, interdiction de chauffage au bois, circulation alternée... Il y a un arsenal d'outils à la disposition des autorités et elles choisissent les mesures en fonction de la gravité de la situation", raconte Pierre-Emmanuel Burg, ingénieur AirParif. La circulation alternée a déjà été imposée par la mairie de Paris lors de précédents pics de pollution, mais devant l'urgence sanitaire, la mesure peut paraître dérisoire.
À l'horizon 2020, la mairie de Paris prévoit d'interdire la circulation des véhicules les plus polluants et notamment les voitures diesel les plus vieilles. En attendant, les personnes allergiques continuent de subir les effets cette pollution invisible.