Cancer : plus d’un million de morts prévus en 2019 dans l’UE
Des chercheurs prévoient près d’un million et demi de décès par cancer en 2019 dans l’Union européenne. La tendance est à la baisse malgré le chiffre inquiétant.
Selon une étude publiée, ce mardi 19 mars, dans la revue Annals of Oncology, 1,41 million de décès par cancers devraient survenir en 2019 dans l'Union européenne (UE). L’estimation est élevée, certes. Mais les chercheurs l’assurent : "Ce présent travail confirme la tendance à la baisse continue de la mortalité par cancers dans l'UE", en pourcentage de la population, depuis 2014.
En d’autres termes, la probabilité de mourir d'un cancer baisse. Le constat s’applique à la fois chez les hommes et chez les femmes. Selon l’étude, les taux de mortalité sont passés de 139 pour 100 000 hommes en 2014 à 131, en 2019 (soit une baisse de 6 %) et de 86 à 83 pour 100 000 femmes (soit une baisse de 3,6 %).
Le cancer du poumon, le plus meurtrier
A l’exception de la Pologne, les taux de mortalité par cancer du sein baisseront cette année de 9% dans l'ensemble de l'UE par rapport à 2014, d’après les chercheurs. Parmi les six pays les plus peuplés, le Royaume-Uni affiche les plus fortes prévisions de baisse des décès par cancer du sein (-13% depuis 2014), suivi par la France (-10%).
Selon l’étude, les taux de cancer du sein vont baisser régulièrement, avec une baisse d'environ 35% au cours des trois dernières décennies. "Cela est probablement dû à une utilisation réduite du traitement hormonal substitutif, à des améliorations dans le dépistage, au diagnostic précoce et au traitement" peut-on lire dans l’étude.
Selon les auteurs, les professeurs Carlo La Vecchia, et Fabio Levi, et leurs collègues, les morts par cancers du poumon chez les femmes, qui ont commencé à fumer plus tard que les hommes, excéderont en 2019 ceux par cancers du sein. Le cancer du poumon reste le plus meurtrier dans les deux sexes, avec 279 000 décès (dont 183 000 décès masculins) prévus pour 2019.
Des efforts à investir en matière de prévention
"Plus d'efforts et d'investissements doivent être déployés pour prévenir la survenue des cancers les plus fréquents, en particulier en réduisant le nombre de personnes qui fument et qui sont en excès pondéral", rappelle le professeur Fabrice André, cancérologue et éditeur en chef de la revue. Selon l'Institut national du Cancer, "41 % des nouveaux cas de cancers pourraient être évités si l’exposition aux facteurs de risque modifiables était optimale et les objectifs des politiques de prévention atteints".
Malgré les progrès récents et continus en termes de dépistage et de traitements, "les cancers représentent encore la cause principale de mortalité en France", rappelle l'Inca, dans son rapport annuel, publié en février 2019.