La ville de Dax accueillera le premier "village Alzheimer" français
La ville de Dax a été choisie pour accueillir le premier "village Alzheimer" de France qui devrait recevoir, d'ici à l'été 2018, 120 résidents atteints de la maladie, a annoncé ce 12 février le département des Landes, à l'issue du comité de pilotage d'un projet soutenu par l’État.
Le concours d'architectes vient d'être lancé, l'équipe sera choisie au début de l'été 2016 et la première pierre posée début 2017, sous le haut patronage du président François Hollande, a indiqué à la presse Monique Lubin, vice-présidente du conseil départemental des Landes.
L'idée de ce village pilote, inspiré du modèle néerlandais de Weesp, près d'Amsterdam, créé en 2009, est de maintenir aussi longtemps que possible les malades d'Alzheimer dans une vie sociale ordinaire, sans blouse blanche visible, dans une approche non-médicamenteuse, mais sous l'étroite surveillance de soignants et de bénévoles, au cœur d'un environnement sécurisé avec des murs extérieurs comme clôture, des petites unités d'habitation, des cafés-restaurants, un cinéma, un magasin d'alimentation ou encore un salon de coiffure.
Pour 120 résidents, 120 bénévoles seront notamment nécessaires au bon fonctionnement de ce village. Le maire PS de Dax, Gabriel Bellocq, a souligné que le réseau associatif local de plus de 400 associations sera sollicité afin que le village, qui sera situé dans le sud-est de Dax, vers Narrosse, "s'ouvre à la vie et la ville".
La présidente de la communauté d'agglomération du Grand Dax, Elisabeth Bonjean, a salué "un choix de pertinence" au cœur de la première agglomération thermale de France, récemment labellisée "silver economy". La ville de Mont-de-Marsan était également candidate, mais sa maire MoDem, Geneviève Darrieussecq, avait tweeté vendredi matin : "Fin du suspense [...] ce sera bien à Dax."
L'idée cheminait déjà depuis de nombreux mois. En septembre dernier, à l'occasion de la journée mondiale d'Alzheimer, Laurence Rossignol, secrétaire d’État chargée des Personnes âgées et de l'Autonomie, avait officialisé à Mont-de-Marsan ce "projet landais, également un projet national", qui "marquera un tournant dans la prise en charge de la maladie".
Le coût global du projet est estimé à 24 ou 25 millions d'euros. L’État a prévu de débloquer 3 millions par an pour le budget de fonctionnement du village, évalué à 7 millions. Le détail du financement n'est pas encore connu, mais la Caisse des dépôts et consignations, des fondations et des partenaires privés sont notamment approchés.