Médicaments anti-Alzheimer : des médecins s'opposent à leur prescription
Trois syndicats de médecins libéraux appellent leurs collègues à ne plus prescrire les quatre médicaments aujourd’hui indiqués dans la prise en charge de la maladie d’Alzheimer. Des médicaments dont ils considèrent que le bénéfice-risque n’est pas à l'avantage des patients.
C'est une histoire à rebondissements. Le 20 octobre dernier, la Commission de la transparence de la Haute Autorité de Santé préconisait la fin du remboursement des médicaments contre la maladie d'Alzheimer. Argument des experts : ils seraient inefficaces et coûteux.
Une semaine plus tard, le 25 octobre 2016, la ministre de la Santé et des Affaires sociales réagissait en s'opposant fermement à ce déremboursement. Par sa position, Marisol Touraine soutenait le point de vue des associations de patients. Pour elles, malgré les controverses sur l’efficacité de ces traitements, le remboursement (et donc l’accès aux médicaments) incite les patients à rester dans un protocole de soins et à ne pas baisser les bras devant la maladie.
C'est aujourd’hui à trois syndicats de médecins libéraux de monter au créneau : MG France, la Fédération des médecins de France et Le Bloc. Et leur prise de position est sans ambiguïté : ils recommandent aux médecins de cesser de prescrire ces médicaments.
Pour ces syndicats, la balance bénéfice-risque penche aujourd’hui dangereusement du côté des risques. La faible efficacité des quatre médicaments (Aricept®, Ebixa®, Exelon® et Reminyl®) est en effet sans cesse réaffirmée. Leurs effets indésirables potentiellement graves également.