Hypertension : attention aux traitements trop agressifs
Et si une tension trop basse chez les patients cardiaques augmentait leur risque d'infarctus ? C'est la conclusion surprenante d'une étude coordonnée à l'hôpital Bichat à Paris et réalisée sur des patients de 45 pays. Les explications en vidéo.
22.672. C'est le nombre de patients passés au crible dans une étude publiée le 30 août 2016 dans The Lancet. Ces personnes ont été choisies pour leur état de santé bien particulier : ce sont des malades cardiaques, qui sont aussi traités pour de l'hypertension artérielle. Les travaux de ces médecins français montrent qu'il ne faut par surtraiter l'hypertension des malades du cœur, au risque d'augmenter leurs probabilités de décès.
La tension est composée de deux chiffres. Quand le cœur se contracte, la pression sanguine est maximale. On parle alors de pression systolique, par exemple "13". Entre deux contractions, les muscles du cœur se relâchent. La pression devient alors minimale, c'est le second chiffre : la pression diastolique. Une personne est dite hypertendue lorsque sa tension est supérieure à 14/9.
Faire baisser la tension, mais pas trop !
Pour ces malades, il est indispensable de faire baisser la tension sanguine dans les vaisseaux. Mais une question fait débat dans la communauté médicale : quel objectif tensionnel est optimal pour les malades du cœur ?
"Au-delà d'une certaine valeur, lorsque l'on baisse la tension, effectivement le risque diminue. Mais ce qu'on observe dans notre étude c'est qu'il y a un seuil en dessous duquel le risque cardiovasculaire augmente de nouveau", explique le Dr Emmanuelle Vidal-Petiot, hypertensiologue à Bichat et auteur principale de l'étude. Si la tension est trop basse, les organes ne reçoivent plus assez d'oxygène pour fonctionner et le patient risque de faire un infarctus.
Les résultats de l'étude sont clairs : il faut faire baisser la tension des patients hypertendus et malades cardiaques, mais surtout pas en dessous de 12/7. En dessous de ce seuil, les risques de décès et d'infarctus sont alors les mêmes qu'avec une tension très élevée.