Lancement d'une consultation citoyenne sur le "cannabis récréatif"
Du 13 janvier au 28 février vous pourrez répondre à un questionnaire en ligne pour donner votre avis sur la législation du cannabis en France.
“Pensez-vous que le dispositif actuel de répression de la consommation de cannabis permet d’en limiter l’ampleur ?” “Par rapport à la consommation de tabac, selon vous, les risques liés à la consommation de cannabis sont équivalents, plus grave ou moins grave ?”
Ce mercredi 13 janvier la mission d'information parlementaire sur la réglementation et l'impact des différents usages du cannabis a lancé une consultation citoyenne en ligne sur le cannabis dit "récréatif". Pour rappel, en France, la consommation, possession et vente de cannabis sont interdites.
Cette consultation est présentée sous la forme d'un questionnaire mis en ligne sur le site de l'Assemblée nationale pour une durée de six semaines. La mission d'information doit rendre son rapport sur le cannabis "récréatif" aux alentours de "fin mars-début avril", a indiqué à l'AFP son président, le député de l'Essonne Robin Reda (LR).
Un Français sur deux favorable à un changement de législation
"La démarche n'est pas de montrer comment légaliser, mais qu'il y a une véritable attente des citoyens sur le sujet" de l'évolution de la législation, a déclaré à la presse le député de la Moselle Ludovic Mendes (LREM), un des rapporteurs de la mission qui, depuis son lancement en janvier 2020, a auditionné de nombreux spécialistes et professionnels.
"Le questionnaire va permettre de comprendre comment l'opinion publique perçoit ces sujets, quelles sont ses attentes en terme de politique publique et d'arsenal (législatif, NDLR) associé à la consommation et au trafic de cannabis", a souligné de son côté la députée du Loiret Caroline Janvier (LREM).
Il permettra également de "vérifier le constat fait par des sondages selon lequel près d'un Français sur deux est favorable à un changement de législation", a ajouté la rapporteuse sur le cannabis récréatif.
Premiers consommateurs du continent
Ce sujet mérite d'être "traité de façon moins caricaturale qu'il l'a souvent été, avec l'argument moral qui fait qu'on a souvent du mal à avancer", a poursuivi l'élue.
La députée de l'Ardèche Michèle Victory (PS) a elle souligné "l'importance économique" d'une évolution de la législation en France, une des plus répressives en Europe alors que ses habitants sont les premiers consommateurs de cannabis du continent, avec 5 millions d'usagers dans l'année et 900.000 fumeurs quotidiens.
"Dans les territoires assez ruraux où l'agriculture peut être en difficulté, beaucoup de jeunes agriculteurs ont envie de se lancer sur ces exploitations (du cannabis) mais il y a un flou législatif énorme. Il y a un besoin de clarification", a-t-elle ainsi développé.
Après s'être penchée sur le cannabis thérapeutique et avant le rapport sur le cannabis "récréatif", la mission d'information parlementaire doit rendre, d'ici la mi-février, ses conclusions sur le cannabis dit "bien-être" (cannabidiol, ou CBD).
Autorisée en 2019 par l'Assemblée nationale mais repoussée par la crise sanitaire, l'expérimentation du cannabis thérapeutique (à l'exception de celui à fumer) pour au moins 3.000 patients souffrant de maladies graves doit commencer au plus tard le 31 mars.