Jeux vidéo, portables, réseaux sociaux : à partir de quand devient-on accro ?
À partir de quel moment devient-on accro ? Dès que j'ai une pause, je ne peux m'empêcher de consulter les réseaux sociaux, c'est comme un automatisme. Suis-je accro ?
Les réponses avec le Dr Laurent Karila, psychiatre addictologue, et avec Olivier Duris, psychologue clinicien :
"Les études ont montré qu'environ 80% des personnes utilisent Facebook pour se faire remarquer soit en postant un statut, soit en likant le statut de quelqu'un d'autre. En aimant le statut d'une autre personne, on fait aussi parler de nous-mêmes car on montre à la personne qu'on s'intéresse… Environ 80% des usages de Facebook sont faits pour ça. On n'est pas dans le pathologique, et on n'est pas non plus dans une forme d'exhibitionnisme. On parle plutôt d'extimité (contraire d'intimité). Il faut différencier l'extimité de l'exhibitionnisme dans le sens où dans l'extimité, on sort quelque chose de l'intérieur, de nous-mêmes pour se le faire valider par les pairs et pouvoir ensuite le réintroduire en nous."
"On n'est pas dans de l'exhibitionnisme paraphilie, perversion sexuelle, mais il s'agit tout de même d'une forme d'exhibitionnisme. Sur Facebook, pour les "Like", les "J'aime" des études montrent que plus il y a de "J'aime" sur vos statuts, plus cela déclenche les mêmes systèmes que quand on mange quelque chose de très bon… Cela active le système de récompense de manière fulgurante comme le système des drogues."
"On peut considérer qu'il n'y a pas d'usage grave de Facebook à partir du moment où on est là pour voir ce que les autres disent ou même pour se faire remarquer. L'usage considéré comme pathologique interviendra à partir du moment où on regarde Facebook pour se comparer aux autres et où cela va avoir un impact sur l'image de soi par exemple."