Une prise de sang pour dépister les maladies du foie à un stade précoce
Diminuer la mortalité liée aux maladies du foie grâce à un dépistage précoce. C'est la proposition du Pr Patrick Marcellin, hépatologue à l'hôpital Beaujon de Paris, lors du Congrès international sur les maladies hépatiques qui se tient jusqu'au 15 janvier 2019 à Paris. Une simple prise de sang permettrait de diagnostiquer davantage de cancers du foie et de cirrhoses pour améliorer la prise en charge.
Et si un simple test sanguin pouvait nous sauver d'une maladie du foie ? Cet organe, mal connu, joue un rôle majeur dans notre organisme. Il purifie le sang, fabrique des protéines, et régule nos hormones. Mais ce super organe a un défaut majeur : il ne provoque pas de douleur quand il est en souffrance.
Comme l'explique le Pr Patrick Marcellin, hépatologue à l'hôpital Beaujon de Paris : "Le foie est peu innervé, il ne présente pas de nerf donc il ne fait pas souffrir, contrairement à l'intestin ou à l'estomac. On peut avoir un foie très malade, et ne pas s'en rendre compte, comme par exemple une cirrhose ou un cancer du foie. Pourtant, il faut s'y prendre tôt pour éviter des dégâts irréversibles".
Aujourd'hui, on meurt plus souvent d'une maladie du foie que du diabète parce qu'il est mieux diagnostiqué. Cela permet une prise en charge plus rapide et plus efficace.
Face à ce constat, les spécialistes proposent de mettre en place un dépistage de masse, en rendant systématique le contrôle des transaminases, des enzymes aussi appelées ASAT et ALAT. Lorsque leur dosage n'est pas normal, il convient de consulter rapidement car il peut s'agir d'une maladie hépatique comme une hépatite, une cirrhose ou un cancer du foie.
Comme nous l'a expliqué le Pr Patrick Marcellin, hépatologue à l'hôpital Beaujon de Paris : "Pourquoi pas faire ce test lors de votre prochain bilan sanguin ? Votre médecin généraliste peut facilement ajouter ce test, c'est une simple prise de sang, un test bon marché, et surtout le seul moyen pour le moment de réaliser un diagnostic".
L'intérêt de ce diagnostic précoce est de taille : il existe de nombreux traitements, très efficaces lorsqu'ils sont prescrit à temps. Prise en charge trop tard, la maladie hépatique peut être fatale. En France, une personne sur cinq est ou sera concernée par une maladie du foie.