Un homme décède après s’être fait retirer par erreur le foie au lieu de la rate
Ce genre d’erreurs médicales arrive encore beaucoup trop souvent, notamment aux États-Unis, et leurs conséquences sont tragiques.
Après plus d’une dizaine d’années d’études de médecine, comment est-il possible pour un chirurgien de confondre deux organes lors d’une opération ? Voici sûrement la question que se pose la famille d’un Américain de 70 ans, originaire de l’Alabama, décédé le 21 août dernier dans un hôpital de Floride. Le patient s’était initialement rendu aux urgences pour une douleur au flanc gauche. Après plusieurs analyses, les médecins lui ont annoncé qu’il souffrait d’un kyste au niveau de la rate, qu’il convenait de traiter au plus vite.
Rendez-vous est donc pris pour réaliser l’opération quelques jours plus tard. Une chirurgie qui ne s’est absolument pas déroulée comme prévu, selon le témoignage de la famille de l’homme, un certain William Bryan, recueilli par The Guardian. D’après eux, le spécialiste aurait tout bonnement confondu deux organes du septuagénaire. À l’issue de l’opération, le chirurgien aurait expliqué à la femme du défunt que la "rate" de son mari était en tellement mauvais état que l’organe était quatre fois plus grand que la taille normal et qu’il avait migré du côté droit du corps de l’homme.
Un chirurgien déjà accusé d'erreur médicale
En réalité, le professionnel de santé aurait retiré le foie du patient, effectivement situé du côté droit de l’anatomie humaine, plutôt que sa rate. La famille a d’ailleurs été informée que la rate de William Bryan, à l'origine de ses douleurs initiales, n’avait pas bougé d’un iota malgré l’opération et présentait toujours le petit kyste à sa surface. Preuve, s’il en est, que le médecin avait opéré le mauvais organe. Une erreur fatale, puisque le patient n’a pas survécu à l’opération.
Pire, le chirurgien n’en était pas à son coup d’essai, selon l'avocat de la famille. Il aurait déjà été l’auteur d’une erreur médicale en 2023, en retirant par erreur une partie du pancréas d’un patient au lieu d’opérer ses glandes surrénales. La famille a décidé de porter plainte contre le praticien.
Cette confusion médicale est loin d’être un cas isolé, rappelle Science Alert. Ces événements sont surnommés des "never events", ou des événements qui ne devraient jamais se produire, car ils sont liés à des erreurs médicales ou humaines largement évitables. Sont par exemple concernés des opérations sur le mauvais organe ou du mauvais côté du corps, mais également l’insertion d’une mauvaise prothèse ou l’oubli d’instruments chirurgicaux ou de compresses dans le corps de patients.
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Quelles sont les erreurs médicales les plus fréquentes ?
La confusion entre la gauche et la droite du corps humain reste le facteur d’erreur le plus fréquent lors d’erreurs médicales. En novembre 2023, une patiente traitée pour un cancer du sein au CHU Bretonneau de Tours a par exemple reçu 25 séances de radiothérapie sur le mauvais sein, avant que les médecins ne se rendent compte de l’erreur.
Il arrive aussi que les images radiologiques soient placées à l’envers sur l’écran, ce qui peut conduire à retirer un rein sain en lieu et place d’un organe malade notamment. Une étude américaine a identifié que la spécialité chirurgicale la plus susceptible de réaliser des opérations au mauvais endroit est l'orthopédie (35 % des cas d’erreurs médicales), suivie de la neurochirurgie (22 %) et de l'urologie (9 %).
Dans certains cas, les professionnels de santé ne se trompent pas seulement de côté ou d’organes, mais plutôt de patient. C’est ce qui a causé, en 2018, la mort d’un patient dans un hôpital du Bronx, à New York, après que son respirateur artificiel a été retiré par erreur ou l’avortement effectué par erreur sur la mauvaise patiente, venue pour un simple contrôle de routine dans un hôpital de Prague en mars 2024.