Coronavirus : de nouvelles recommandations pour bloquer le virus
Alors que le bilan du Covid-19 s’alourdit en Italie, la France demande aux personnes revenant des régions à risque de ne pas envoyer les enfants à l’école et de privilégier le télétravail. L’OMS se prépare à une éventuelle pandémie.
"Ce soir, il n'y a plus aucun malade hospitalisé en France." Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a tenu à rassurer lundi 24 février lors d’une conférence de presse sur le coronavirus Covid-19. "Le dernier hospitalisé à Lyon est guéri, il n'est plus contagieux et a pu rentrer chez lui" a-t-il ajouté. "Il n'y a pas de malade identifié" ni de "circulation du virus ce soir sur le territoire national", a poursuivi Olivier Véran.
Jusqu'à présent, douze cas d'infection au nouveau coronavirus ont été avérés en France depuis fin janvier. Ces cas se sont soldés par 11 guérisons et un décès, celui d'un touriste chinois de 80 ans le 14 février.
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Pas d'école pour les enfants qui reviennent de régions à risque
Pour empêcher la propagation du virus, la France a émis des recommandations valables 14 jours après un retour de Lombardie et de Vénétie, foyers de contagion en Italie du Nord. Ces recommandations ont été alignées sur celles déjà en vigueur pour la Chine (Chine continentale, Hong Kong, Macao), berceau de l'épidémie, qui concernent également Singapour et la Corée du Sud.
La plus marquante de ces recommandations concerne les enfants. S'ils reviennent de ces endroits, ils "ne doivent pas être envoyés à la crèche, à l'école, au collège ou au lycée", selon le texte mis en ligne sur le site du gouvernement.
Ces recommandations visant les enfants ont été prises "pour des raisons toutes simples de pratique" car il est "très difficile de faire appliquer par un enfant" les consignes destinées aux adultes, a expliqué le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon. "Demander à un enfant de ne pas être en contact avec un de ses camarades fragiles, de garder son masque ou de se laver les mains régulièrement est très compliqué", a-t-il dit.
Pour autant, "il n'y a pas de forme grave ni de décès rapporté dans le monde chez les moins de 15 ans", a-t-il rassuré, en soulignant que "la gravité augmente avec l'âge et en présence de pathologies chroniques".
Actuellement, les zones scolaires A et B sont en vacances et la zone C a repris les cours lundi 24 février.
Télétravail, isolement et masque pour les adultes
De leur côté, les adultes de retour des endroits concernés doivent :
- Eviter "toute sortie non indispensable (grands rassemblements, restaurants, cinéma…)".
- "Dans la mesure du possible", privilégier "le télétravail" et éviter "les contacts proches (réunions, ascenseurs, cantine...)".
- Prendre leur température deux fois par jour, surveiller "l'apparition de symptômes d'infection respiratoire (toux, difficultés à respirer...)" et porter un masque chirurgical lorsqu'ils sont en face d'une autre personne et lorsqu'ils doivent sortir.
- En cas de symptômes, contacter le 15 (Samu). Ne surtout pas se rendre chez son médecin traitant ou aux urgences, "pour éviter toute potentielle contamination".
Sept morts en Italie du Nord
La France reste particulièrement vigilante pour éviter des contaminations venues d'Italie, pays frontalier qui est le plus touché d'Europe : dans le nord du pays, en Lombardie et en Vénétie, le nombre de cas est passé de six à 229, dont sept morts, en seulement quatre jours.
La Corée du Sud et l'Iran dans le viseur de l'OMS
En Chine, les autorités ont annoncé le 25 février 71 décès supplémentaires dus au coronavirus, soit le chiffre quotidien le plus bas depuis plus de deux semaines, portant le total national des morts à 2.663.
Mais dans le reste du monde, la Corée du Sud et l’Iran inquiètent l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Les autorités sanitaires sud-coréennes ont en effet enregistré le 25 février 60 nouveaux cas de coronavirus et un nouveau décès, portant le bilan à 893 cas et huit morts. Il s'agit du niveau le plus important hors de Chine continentale ?
Les autorités iraniennes ont quant à elles fait état du décès de trois personnes infectées par le nouveau coronavirus, portant le bilan de la maladie en Iran à 15 morts. Avec 64 personnes contaminées dans ce pays, ce taux de mortalité d'un sur cinq semble beaucoup plus élevé que celui constaté jusqu'à présent en Chine (aux alentours de 3%). En parallèle, cinq pays ont annoncé de premiers cas de contamination : l’Afghanistan, le Bahrein, le Koweit, l’Irak et Oman.
Se préparer à "une éventuelle pandémie"
Face à cette accélération de la propagation du virus, l’OMS a évoqué pour la première fois le 24 février un risque de "pandémie", c’est-à-dire une épidémie étendue à toute la population d’un continent, voire du monde entier.
"Nous devons nous concentrer sur l'endiguement (de l'épidémie de nouveau coronavirus, ndlr), tout en faisant tout notre possible pour nous préparer à une éventuelle pandémie", a ainsi déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.