Le coronavirus en 4 questions/réponses
De quel virus s'agit-il ? D'où vient-il ? Quels sont ses symptômes ? Comment se propage t-il ? Est-il dangereux? Quel est le traitement ? Doit-on s'inquiéter d'une épidémie ? Que faire en cas de doute ?
Qu'est-ce que le coronavirus ?
Le NCoV pour nouveau coronavirus, comme son nom l'indique, est un nouveau membre de la famille des coronavirus. Les coronavirus (virus à couronne en latin) doivent leur nom à leur aspect particulier en microscopie électronique, où les protéines à la surface du virus donnent un aspect en couronne.
Les coronavirus sont connus depuis des décennies à la fois chez l'homme mais aussi chez de très nombreuses espèces animales (oiseaux, bovins, chats, chiens...). Ils sont responsables le plus souvent d'affections assez bénignes chez l'homme, comme des rhumes, mais certains coronavirus peuvent devenir très pathogènes, comme l'a été le SRAS en 2003, causant la mort de 812 personnes.
Le nouveau coronavirus a été identifié la première fois en septembre 2012 chez un homme originaire du Qatar et jusqu'ici la majorité des cas ont été détectés au Moyen-Orient. Il y a 34 cas confirmés et 20 victimes.
L'origine précise du NCoV reste inconnue même si le réservoir initial pourrait être la chauve-souris.
Comment le coronavirus se transmet-il et quels sont ses symptômes ?
Le NCoV est un virus d'origine animale se transmettant rarement à l'homme, car il n'est pas adapté pour bien survivre dans le corps humain, en tout cas pour l'instant.
Il peut se propager par voie aérienne, via un contact rapproché et suffisamment long avec un individu infecté. C'est ce qui s'est passé pour les personnes contaminées au Moyen-Orient ; et c'est aussi le cas pour le second patient français qui a été infecté par contact avec son voisin de chambre atteint par le NCoV.
Quand il parvient à contaminer un organisme, ce virus atteint non seulement les voies respiratoires, mais aussi les voies digestives. Les symptômes apparaissent une dizaine de jours après l'exposition initiale, et se présentent sous la forme de fièvre, de toux, et de difficultés respiratoires qui peuvent aller en s'aggravant, comme dans une pneumonie. Dans les cas les plus graves, il peut y avoir des dommages irréversibles du système respiratoire, et une insuffisance rénale pouvant conduire au décès du patient
Existe-t-il un traitement ?
Il n'y a pas de traitement à proprement parler contre le NCoV, ni de vaccin pour le moment, et c'est ce qui rend l'émergence de ce nouveau virus très inquiétante.
Les traitements administrés ciblent seulement les symptômes, ce sont donc des traitements contre la fièvre et des antibiotiques. Les antibiotiques combattent les bactéries qui profitent de l'atteinte du système respiratoire pour infecter le patient. Mais le NCoV, comme tous les virus, est insensible aux antibiotiques. Dans les cas sévères, un placement sous assistance respiratoire est également nécessaire.
Sur le plan thérapeutique, la situation est donc assez proche de celle du SRAS qui est lui aussi un coronavirus. Depuis l'épidémie de 2003, de nombreux médicaments ont été testés mais aucun ne s'est révélé efficace.
Cependant des recherches se poursuivent dans le domaine, et une équipe américaine a récemment montré que la combinaison d'une molécule du système immunitaire, l'interféron alpha-2b et d'un antiviral, la ribavirine, était efficace pour empêcher le virus de se multiplier dans des cellules au laboratoire (Feldmann et al. Scientific reports, 18 avril 2013). Mais il faudra attendre les tests chez l'homme avant de crier victoire.
Y a-t-il un risque de pandémie ?
Depuis l'apparition des premiers cas, toutes les autorités sanitaires sont en état d'alerte. Car il est toujours très difficile de faire des prédictions en matière de virus. Ce qui est effrayant, c'est le taux de mortalité suite à l'infection par le NCoV, qui semble supérieur à 50%. En revanche, la faculté de ce virus à se transmettre d'homme à homme est certes avérée, mais assez peu importante. Ainsi l'enquête menée autour du patient anglais contaminé lors d'un séjour au Qatar a montré qu'il avait été en contact avec environ 160 personnes depuis son retour, mais seuls deux proches ont été infectés. De plus le virus semble être surtout dangereux chez les personnes ayant déjà une santé fragile.
On est donc loin de l'épidémie de SRAS de 2003, avec près de 9.000 cas avérés et 812 décès. Cependant, rien ne dit que le virus ne va pas subir une nouvelle mutation qui le rendrait capable de se transférer plus rapidement d'homme à homme. Dans ce cas de figure seulement, une pandémie serait à craindre.
Le ministère de la Santé a mis en place un numéro vert pour répondre à toutes vos questions au 08 00 13 00 00.
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