Méningite : la bactérie qui a sévi 10 ans à Dieppe livre ses secrets
EN BREF – Des chercheurs ont identifié les mécanismes qui ont favorisé la propagation d'une bactérie à l'origine de dizaines de décès dans la région de Dieppe entre 2003 et 2013.
Entre 2003 et 2013, 65 cas de méningite ont été déclarés dans la région de Dieppe, entraînant 40 décès, dont la moitié liée à la souche B:14:P1,7-16. Les causes de cette implantation géographique restent inconnues.
Des chercheurs sont toutefois parvenus à comprendre pourquoi la bactérie Neisseria meningitidis impliquée dans l’épidémie a été si virulente.
Des analyses de son génome, présentées mi-mai dans la revue scientifique Virulence, ont révélé un profil très particulier.
On savait déjà que pour se développer, ces bactéries ont besoin de fer. Une fois dans l’organisme, elles en trouvent en abondance, ce qui leur permet de se multiplier, tuant rapidement l’hôte. Mais les souches B:14 impliqués dans les cas normands sont capables de freiner leur consommation de fer, révèle l’étude. "En réprimant ce facteur de virulence, ils peuvent passer d’un individu à l’autre", commente François Caron, chef du CHU de Rouen et cosignataire des travaux.
En 2006, une vaste campagne de vaccination des enfants (145.000 doses de vaccins distribuées dans la région de Dieppe) a permis de faire décroître l’épidémie.
la rédaction d’Allodocteurs.fr