Trois cas de fièvre du Nil occidental diagnostiqués à Nice
Trois personnes infectées par le virus West Nile (Nil occidental) ont été diagnostiquées à Nice selon l'Agence régionale de santé Provence-Alpes-Côte d'Azur. Les habitants de la région et les touristes sont appelés à redoubler de vigilance face aux moustiques qui transmettent ce virus et face aux symptômes, surtout grippaux, qui doivent alerter.
Le dernier communiqué de presse de l'Agence régionale de santé Provence-Alpes-Côte d’Azur (ARS PACA) du 9 août ressemble à un message destiné aux personnes sur le point de partir dans une zone tropicale où sévirait le paludisme ou le virus Zika... Mais la menace est bien locale : des cas de virus West Nile (Nil occidental), également transmis par les moustiques, ont été identifiés dans la région.
Des moustiquaires pour les nouveau-nés et les femmes enceintes
"Les habitants de la ville de Nice et des Alpes-Maritimes sont appelés à se protéger contre les piqûres de moustiques", alertent les autorités sanitaires régionales. Elles invitent en particulier "les personnes sensibles (ex. nouveau-nés, femmes enceintes, personnes immunodéprimées), (à) dormir sous une moustiquaire".
Car même si les trois personnes atteintes de la fièvre du Nil occidental diagnostiquées à Nice sont aujourd'hui guéries et en bonne santé, ces cas "témoignent d’une probable circulation du virus West Nile dans le département", estime l'ARS PACA. Or, si ce virus n'entraîne généralement aucun symptôme chez l'homme, dans 20% des cas sa présence se manifeste par un syndrome qui ressemble à la grippe avec de la fièvre, des maux de tête et des douleurs articulaires.
Et surtout environ 1 cas sur 150 développe une forme plus sévère de la maladie avec une atteinte neurologique à type de méningite, méningo-encéphalite, ou syndrome de Guillain-Barré. Un risque qui concerne davantage les individus âgés de plus de 50 ans. "Toute personne présentant une fièvre accompagnée de maux de tête et de dos, de douleurs musculaires, d'un gonflement des ganglions du cou, d'une éruption cutanée, voire des troubles du comportement ou des propos incohérents doit consulter son médecin", alerte donc clairement l'ARS PACA.
Appel à la vigilance des soignants
Elle appelle également "à la vigilance des professionnels de santé et des établissements de santé pour signaler tout nouveau cas suspect". Et annonce que "des mesures supplémentaires de sécurisation des dons de sang et des prélèvements d'organes des habitants des Alpes-Maritimes ont temporairement été mises en oeuvre". Car cela pourrait être des circonstances de transmission du virus si un donneur est infecté.
Les habitants de la ville de Nice et des Alpes-Maritimes et ceux qui y passent des vacances en ce moment peuvent en tout cas jouer un rôle luttant contre la prolifération des moustiques. Il faut éliminer les eaux stagnantes où les larves peuvent grandir. C'est-à-dire par exemple vider et ranger à l'abri les soucoupes et autres petits récipients, couvrir les réservoirs d'eau avec un tissu...
Pour se protéger, en dehors des moustiquaires pour les plus fragiles la nuit, des vêtements couvrants et amples, notamment en soirée, seront une bonne barrière contre les moustiques de type Culex qui ont principalement une activité nocturne. Il est aussi bien sûr possible d'utiliser des répulsifs...
La Grèce aussi touchée
Le virus de la fièvre du Nil occidental sévit également dans les pays du bassin méditerranéen et particulièrement en Grèce, où le nombre de patients atteints est passé de 7 à 60 en un mois. Certains ont dû être hospitalisés. "Depuis la semaine dernière, nous avons enregistré 17 nouveaux cas", a indiqué à l'AFP une responsable du bureau de presse du Centre de contrôle et de prévention de maladies (Keelpno) du ministère de la Santé grec. "Et c'est pourquoi nous mettons le public en garde."
Car sur les 60 cas recensés par les autorités sanitaires, quatre sont encore en unité de soins intensifs et trois sont décédés. Des statistiques inquiétantes par rapport à 2017 où 48 cas ont été enregistrés, dont 5 ont abouti à des décès. L'épicentre du virus, selon le Keelpno, est surtout la banlieue ouest d'Athènes mais il pourrait s'étendre à d'autres quartiers ou régions.