Diesel : quel impact sur la santé ?
Après Volkswagen en 2015, c’est désormais au tour du constructeur automobile Renault de rappeler des milliers véhicules équipés de moteurs diesel. Ses voitures dépassent, elles aussi, les normes antipollution. Selon Airparif, le diesel est responsable des deux tiers des particules fines en suspension issues du trafic routier. Quel est l'impact des particules issues de ce carburant sur notre santé ?
Les dommages du diesel sur la santé ne sont plus à prouver. En 2012, l’Organisation mondiale de la santé met fin au doute en le classant comme un cancérogène avéré. A l’origine, il y a les particules fines issues de la combustion du diesel, qui pénètrent dans les poumons, atteignent les alvéoles pulmonaires, et passent ensuite dans la circulation sanguine. Une exposition chronique à ces polluants favoriserait le développement de maladies respiratoires, comme les bronchites chroniques, l’asthme ou le cancer du poumon.
"Cette pollution de fond est responsable on le sait, dans une grande ville comme Paris, d’une diminution de l’espérance de vie de l’ordre de six mois, alors que dans les pays nordiques, où il n'y a pas de véhicule diesel, elle est quasi nulle car il y a très peu de pollution aux particules fines", explique le Dr Gilles Dixsaut, physiologiste respiratoire et membre de la Fondation du Souffle.
Apparition de maladies cardiovasculaires
Ces polluants ont aussi un effet à court terme sur notre santé. L'Institut de Veille sSanitaire (InVS) a démontré qu'une forte concentration de particules fines entraîne l'apparition de maladies cardiovasculaires (tels que les AVC et les infarctus du myocarde) ou les embolies pulmonaires.
"On sait qu’à l’occasion des pics de pollution, on a une augmentation des pathologies de type cardiovasculaire et une augmentation de la mortalité immédiate. Il s’agit d’une mortalité décalée de 24h à 48h, le temps que la pollution fasse son effet", ajoute le Dr Gilles Dixsaut.
En 2015, des chercheurs français ont fait une nouvelle découverte : les particules fines seraient aussi toxiques pour le foie et capables de modifier la fonction de certaines enzymes. Elles peuvent aussi agir sur une autre de ses fonctions : la détoxification. En d'autres termes, elles pourraient empêcher le foie de trier et éliminer les déchets toxiques.
Reste désormais à savoir maintenant si ces particules fines sont à l’origine de toutes ces maladies ou si elles aggravent des pathologies préexistantes.