Minute Docteur ! Comment les contes parlent-ils d’inceste ?
Comment parler de l’inceste, le tabou des tabous ? De tous temps, des histoires orales ont permis d’expliquer les valeurs morales. Elles ont même été consignées, ce sont les contes.
Il était une fois, une jeune princesse d’un royaume lointain... Les contes commencent souvent de la même manière. Si vous entendez "demande en mariage du père, le roi, et peau d’animal" ? Vous avez reconnu peau d’Ane.
C’est la marraine, la fée, qui décrit clairement l’inceste à la princesse : "Votre père, il est vrai, voudrait vous épouser ; écouter sa folle demande serait une faute bien grande…"
Peau d'âne, un inceste... enchanté ?
Face à l’insistance du roi, la princesse s'enfuit, revêtue de la peau d'un baudet. Les interprétations sont multiples. La peau de bête représente parfois la libido incontrôlée du roi et la sensation d’être souillée pour la princesse. En la portant, elle se grime en animal, elle s’abrite des dangers.
C’est Charles Perrault qui met pour la première fois par écrit ce conte en 1694. Les frères Grimm, ont eux aussi, retranscrit une histoire un peu similaire un siècle plus tard. Ils l’ont appelé "Allerleirauh", traduit par Peau-de-mille-bêtes.
La transmission orale de ce conte pendant des siècles permet-elle d’expliquer aux enfants et aux parents l’inceste ou de dénoncer cette pratique ? Chacun a sa propre interprétation.
Tout finit bien pour Peau d’Ane, elle rencontre un prince charmant et ils vécurent tous heureux.